vendredi 29 mars 2013

UN RETOUR AU RÉEL S'IMPOSE D'URGENCE

(Chronique parue le 29 mars dans le Journal de Québec)

Comment expliquer et comprendre que le Gouvernement du Québec s’entête à vouloir modifier à la hausse le régime des redevances minières du Québec?

Est-ce parce que le Gouvernement du PQ et, surtout, la ministre des Ressources Naturelles se refusent, par simple partisannerie, d’admettre que le gouvernement précédent a réformé adéquatement le système des droits miniers?

Ou bien est-ce parce que la ministre Martine Ouellet ne peut pas réfréner son envie de soumettre à la torture fiscale les «immondes-minières-pilleuses-de-nos-richesses»?

Si vous voulez mon avis, j’ai la désagréable impression que c’est OUI aux deux questions.

Mme Ouellet ne veut pas, d’une part, reconnaître que le gouvernement Charest a fait correctement les choses en matière de redevances minières et, d’autre part, elle a manifestement le goût irrépressible d’en découdre ave les« ignobles-prédatrices-de-nos-ressources».

Il est pourtant évident que si l’on appliquait la plateforme du PQ en cette matière (5% sur la valeur brute et 30% sur les surprofits), cela aurait pour effet de créer une disparité entre le régime québécois et celui des autres territoires miniers, près de nous et à travers le monde.

Et une pareille discordance aurait pour conséquence une fuite des investissements sous d’autres cieux.

Et n’allez pas croire qu’il s’agit de chantage de la part des entreprises. Elles ne font que comparer les régimes fiscaux des divers pays et elles quittent les juridictions qui ont des systèmes de redevances qui leur apparaissent confiscatoires. Cela s’appelle tout simplement une analyse économique.

Voulez-vous une illustration de mon propos? Examinons le cas de la mine Niobec située au Saguenay. En exploitation depuis 1976. Le grand patron de la société (Iamgold) propriétaire de cette mine pilote un projet d’expansion (à l’étape de la faisabilité) qui triplerait la production annuelle et nécessiterait des investissements d’un milliard.

Or, M. Letwin a été très clair. Si le gouvernement va de l’avant avec une hausse significative des redevances, le projet d’expansion sera mis au rancart. «Un régime de redevances mal conçu, déclare-t-il, va tuer le projet, éliminer des emplois et réduire les revenus que le gouvernement aurait pu encaisser.»

D’après vous, est-ce que le Saguenay-Lac-St-Jean et le Gouvernement du Québec peuvent se permettre de lever le nez sur 3,5 milliards d’impôts, de taxes et de redevances de même que sur des retombées économiques de 16 milliards pour la durée du projet(soit entre 15 et 40 ans)?

Je pense que les cinq députés de la région ont déjà la réponse à cette question. Je présume qu’ils sont convaincus qu’il faut soutenir le projet de Niobec. Et agir en conséquence.

Malheureusement, la ministre souffre de surdité et d’entêtement idéologique. Elle n’entend pas le message de l’industrie : une nouvelle hausse des redevances provoquerait la désaffection des investisseurs pour le Québec. Et, de plus, elle s’obstine à voir les minières comme des brigands alors qu’elles procurent plus de 40,000 emplois aux Québécois.

Il va de soi que son acharnement ne peut être que nuisible à l’économie du Québec. On ne peut pas chambarder le régime des redevances minières à tous les ans sans susciter méfiance et désintérêt au sein de l’industrie.

Il faut espérer que la Première Ministre (et ce ne sera pas la première fois), soutenue certainement par les députés, intervienne pour mettre un terme à ce dérapage acrimonieux de la ministre des Ressources Naturelles envers l’industrie.

Trop de redevances tuent le développement.

 

Jacques Brassard

 

mardi 26 mars 2013

LA DISSIDENCE DE JACQUES BRASSARD














(Je ne peux m'empêcher de publier les propos élogieux de Guy Millière à mon égard à la suite de la parution de mon livre HÉRÉSIES. J'en suis d'autant plus honoré que Guy Millière est pour ainsi dire un de mes maîtres à penser dont l'oeuvre m'inspire et me stimule.)




9 mars 2013 | Classé dans: Ecolo-totalitarisme,ECONOMIE,Idées | Posté par: Guy Millière



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Je dois le dire, je connaissais, jusqu’à ces derniers temps, peu Jacques Brassard.

Je savais que c’était un homme politique québecois. J’avais lu quelques-uns de ses articles qui m’avaient été transmis en ligne, sur internet, et ils m’avaient paru remarquables de lucidité et, en ces temps où tant d’auteurs écrivent sur un mode asthénique, porteurs d’un style cinglant, incisif, que j’avais apprécié à sa juste valeur.

Le fait que mon prochain livre, L’état à l’étoile jaune*, sorte chez un éditeur français, fin mars, et un peu plus tard en Amérique du Nord chez un éditeur de Montréal qui se trouve éditer aussi Jacques Brassard, m’a incité à me pencher sur un recueil de textes que ce dernier vient de publier, et cela a été une découverte.

Jacques Brassard est de la famille, rare et précieuse, des dissidents : les gens qui osent penser sans se soucier des modes, des conformismes et de la médiocrité ambiante, et qui, dès lors, donnent à penser à ceux qui les lisent et les rendent plus intelligents, plus lucides, plus clairvoyants.

Il est de cette famille de dissidents plus rares et plus précieux encore : les dissidents des sociétés qui prétendent être pluralistes et démocratiques et qui, si on les observe de plus près, ne sont véritablement ni pluralistes ni démocratiques, puisque la connaissance y est largement méprisée.

Je ne l’ai jamais rencontré jusqu’à présent, mais je l’imagine droit, cultivé et, surtout, très courageux, car la droiture et la culture ne suffisent pas pour affronter ce que doivent affronter les dissidents : le courage est absolument indispensable aussi.

Le titre du recueil qu’il publie est Hérésies, et c’est un titre judicieux, car modes, conformismes et médiocrité dans le monde occidental fonctionnent aujourd’hui comme un ensemble de cultes post-religieux hégémoniques qui font que tout vecteur d’une parole différente se trouve traité comme l’étaient les hérétiques et les mal-croyants au Moyen Age.

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Deux thèmes dominent le recueil : la dénonciation des méfaits de l’écologisme, ce néo-communisme qui, au nom de la « nature pure » avance et broie la liberté de choix, la libre entreprise, le droit d’aller et venir librement, et le droit de décider de ce qu’on fait de sa vie, et la critique de l’anti-occidentalisme, ce discours de haine envers les sociétés ouvertes et le capitalisme démocratique qui, tout en versant son fiel sur de multiples objets, s’acharne avec une virulence particulière depuis quelques décennies, sur Israël et le peuple juif.

L’imposture climatique

Traitant de l’écologisme, Brassard parle, ironiquement, de « clergé verdoyant » qui « officie », démonte avec brio ce qu’il appelle « l’imposture climatique », renvoie à leur propre imposture les « mystiques du CO2 », et s’alarme du suicide collectif vers lequel poussent les adeptes du développement zéro. Ses arguments ont l’impeccable rigueur de celui qui a étudié les dossiers scientifiques concernés.

Traitant de l’anti-occidentalisme, il souligne les dangers extrêmes de la haine déversée, explique en quoi la diabolisation d’Israël est une partie intégrante de la diabolisation de la civilisation occidentale elle-même en ce qu’elle a de plus fécond, et montre en quoi et pourquoi la défense de la civilisation occidentale est indissociable de la défense d’Israël : au passage, il réduit à néant le mythe du « Palestinien opprimé », et arrache aux « antisionistes » le masque derrière lequel ils cachent hypocritement leur antisémitisme.

Une trentaine de pages en fin de livre concernent les affrontements politiques au Québec et pourraient être d’un moindre intérêt pour un lecteur français, mais en les lisant, on peut voir que la droite et la gauche, les subterfuges et les arguments spécieux sont partout les mêmes.

Dois-je l’ajouter ? Je conseille sans réserves et avec enthousiasme le livre de Jacques Brassard. Il n’a pas son équivalent de ce côté de l’Atlantique où j’écris, et doit figurer dans la bibliothèque de toute personne entendant vivre les yeux ouverts.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour http://www.dreuz.info/2013/03/la-dissidence-de-jacques-brassard/www.Dreuz.info

Jacques Brassard, Hérésies, Accent grave, 2013, 164p., 22 $ 95 (livre disponible depuis la France sur amazon.ca)












vendredi 22 mars 2013

NOUVELLES DU FRONT CLIMATIQUE


  (Chronique parue le 22 mars dans le Journal de Québec)

Je sais bien que j’exaspère le Grand Conclave des Gourous réchauffistes  lorsque, avec un sans-gêne de mécréant, j’ose mettre en doute le dogme du GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat), ce gros machin enfanté par l’ONU pour culpabiliser l’humanité d’être la cause du réchauffement climatique planétaire par ses émissions de CO2  résultant de ses activités industrielles.

Mais je ne peux m’empêcher de vous faire part de nouvelles «dérangeantes» en matière de climat, nouvelles que la médiacratie québécoise, toute entière assujettie au credo réchauffiste, n’a pas jugées utile de vous communiquer.

Et d’abord, un scoop : Rajenda  Kumar Pachauri, Président du GIEC (ce n’est pas rien!) a déclaré en Australie que, depuis 17 ans maintenant, le réchauffement s’est arrêté. Tout un revirement! Il faut dire qu’il n’avait guère le choix car le Met Office britannique, pourtant voué au réchauffisme, l’avait déjà reconnu. Sans beaucoup d’enthousiasme, il est vrai.

Pourquoi a-t-on tant tardé à reconnaître un fait aussi …signifiant? C’est parce que, ce faisant, on se trouve à disqualifier les scénarios issus de modèles informatiques qui, tous, prévoient un réchauffement continu. Et le voilà en panne! Situation plutôt embarrassante, car c’est le dogme du réchauffement d’origine humaine qui se trouve du même coup sérieusement ébranlé.

Mais ce n’est pas tout. La dernière mouture du prochain rapport du GIEC (le 5e) s’est retrouvée sur internet. Et on y trouve plein de graphiques qui confirment que les données réelles de température ne coïncident  pas avec les projections des modèles informatiques. Comme l’écrit Jacques Duran, du site Pensée Unique, «les prévisions des modèles successifs du GIEC se révèlent défaillants lorsqu’on les compare avec la réalité objective».

Et il y a aussi un graphique, pour le moins surprenant, concernant le méthane, ce gaz à effet de serre provenant surtout des rizières et des flatulences des bovins. Ce qu’anticipait le GIEC, c’était une augmentation substantielle de ce gaz avec un effet de réchauffement catastrophique. De là, d’ailleurs, les recherches les plus farfelues pour inciter les vaches à moins péter.

Or, ne voilà-t-il pas que l’ont constate que «la concentration du méthane dans l’atmosphère n’a varié que très peu». Et le graphique montre bien, comme pour le CO2, une distorsion manifeste entre les modèles et la réalité.

Enfin, surprise de taille, l’on reconnait, avec réticence sans doute, que le Soleil pourrait jouer un rôle majeur dans les changements climatiques de notre planète. Le GIEC s’y était toujours refusé. On y évoque l’existence d’un mécanisme amplificateur possible entre les rayons cosmiques galactiques (en hausse lorsque le Soleil est moins actif) et les nuages.

C’est ce que le Danois Svensmark et l’Israélien Nir Shaviv ont mis en relief. Selon eux, il y aurait une corrélation plus significative entre les températures du globe et l’activité du Soleil qu’avec les niveaux de CO2. Et des expériences tendent à démontrer que cette corrélation pourrait bien être causalité.

Mais il s’agit là de la version no.2 du futur rapport. Elle doit être revue par les experts  du GIEC et les délégués  gouvernementaux.

La version finale du 5e rapport contiendra-t-elle ces divers éléments qui fragilisent les fondations du dogme réchauffiste? S’ils demeurent, ce sera un coup fatal à la bien-pensance climatique. Et si on les expurge, c’est la crédibilité du GIEC qui sera sérieusement amochée.

Dans les deux cas, c’est une chausse-trappe pour les gourous du réchauffement.

Jacques Brassard

 

 

 

vendredi 15 mars 2013

MORT DE DEUX ICÔNES DE LA GAUCHE


 (Chronique parue le 15 mars dans le Journal de Québec)

Deux icônes de la gauche viennent de passer de vie à trépas : Stéphane Hessel d’abord, l’incarnation de l’indignation à géométrie variable et, ensuite, Hugo Chavez, l’autocrate socialo-communiste du Venezuela.

Stéphane Hessel vient donc de rendre l’âme à 95 ans. La presse française bien-pensante l’a couvert de fleurs et d’éloges et la gauche l’a canonisé illico. Voilà donc un héros à la gloire éternelle. Un parangon de vertus humanistes. Un résistant qui devrait être accueilli au Panthéon. Un co- rédacteur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qu’on devrait «statufier» tout de go.

Qu’en est-il vraiment de cet archétype de l’indignation de gauche? Sachez tout d’abord qu’il y a peu de temps, il était dans l’oubli le plus total. Mais voilà qu’à plus de 90 ans, il publie une brochurette d’une quinzaine de pages intitulez : «Indignez-vous!».

Il est difficile de comprendre comment et pourquoi cette prose minimaliste est devenue un succès planétaire (plus d’un million d’exemplaires) et son auteur un penseur «profond et inspirant».

En réalité l’indignation qui suinte de cette «médiocre dissertation» (dixit Guy Millière) est éminemment sélective. Elle est, à toutes fins utiles, exclusivement orientée contre les «agresseurs et les persécuteurs» de l’Opprimé par excellence, le Palestinien, soit «les Juifs-malfaisants-d’Israël».

Les accointances sordides de ce vieillard avec les nazislamistes du Hamas et du Hezbollah, tueurs de Juifs, sont perçues par la gauche et les indignés de la Planète comme un irrépressible désir de Paix!  «Et pour aller jusqu’au bout de sa haine de l’État Hébreu, écrit Stéphane Juffa, Hessel prend la liberté de normaliser le nazisme en affirmant «que l’occupation allemande de la France était, si on la compare par exemple à l’occupation actuelle de la Palestine par les israéliens, une occupation réellement inoffensive». !!!

Et pendant que les indignés québécois portent le deuil du vieil imposteur (il n’a jamais participé à la rédaction de la Déclaration des Droits), la gauche planétaire pleure un dictateur crapuleux, caricature bouffonne de Fidel, compère de tous les tyrans de la terre, l’inénarrable Hugo Chavez.

Grand artisan des expropriations et des nationalisations  tous azimuts (pétrole, sidérurgie, électricité, banques, télécoms, alimentation, cimenteries), il laisse une économie dévastée et des milliards de rentes pétrolières utilisés à des fins de clientélisme à grande échelle.

Résultats, selon Yves Bourdillon : «les coupures d’eau d’électricité sévissent plusieurs heures par jour…un comble dans un pays assis sur les principales réserves d’or noir de la planète. Les 2,5 millions d’hectares expropriés, pourtant fertiles, ne produisent presque rien. L’inflation dépasse les 25%, un des niveaux les plus élevés du monde. La dette publique est passée de 28 à 130 milliards de dollars.»

La presse est sévèrement contrôlée et le pays est l’un des plus corrompus de la planète. Selon Transparency International, le baromètre de la corruption situe le Venezuela «au sommet du classement mondial…juste après Haïti». Et que dire de ces «alliances». Il a copiné avec tous les despotes de la terre, formant avec eux une tonitruante chorale antisémite, anti-américaine et anti occidentale.

Il y a quelque chose de carrément délirant à voir la gauche, si prompte à dénigrer les intellectuels et les chefs d’État se situant à droite de l’échiquier politique et se glorifiant d’avoir le monopole de la justice et de la compassion, se complaire ainsi dans la flagornerie et l’aveuglement à l’égard des imposteurs et des tyrans à qui on pardonne tout parce qu’ils s’affichent de gauche. Quel abject abaissement!

Jacques Brassard

 

vendredi 8 mars 2013

CATHOPHOBIE


 (Chronique parue le 8 mars dans le Journal de Québec)

La mise en branle du processus visant à choisir un nouveau Pape est toujours une belle occasion pour les athées, les laïcistes de tout poil et les cathophobes de tout acabit de se déchaîner contre l’Église et la papauté. Et on en profite du même coup pour écharper au passage le cardinal Ouellet, cet «abominable-prélat-réactionnaire».

C’est ainsi que les experts improvisés et les plumitifs hargneux entonnent la ritournelle du changement inéluctable et de la nécessaire modernisation de l’Église. Et, avec autorité, ils mettent en demeure le nouveau Pape d’enclencher tout de go des réformes «progressistes».

L’Église existe depuis deux mille ans. Ce n’est pas la première fois dans son histoire que les suppôts du progressisme et  du modernisme lui ordonne de changer, sinon…Sinon quoi? Ils vont quitter l’Église? Ben voyons! Ils l’ont déjà quitté depuis belle lurette!

Prenons la question de la femme dans l’Église. Il est vrai qu’elle n’a toujours pas accès au sacerdoce. Mais ça ne signifie pas que sa place et son rôle au sein des communautés chrétiennes soient insignifiants. Une théologienne suggérait récemment  d’envisager pour les femmes l’accession au diaconat. Pourquoi pas?

Mais supposons que le nouveau Pape le fasse, pensez-vous sérieusement que les féministes militantes vont se ruer vers les lieux de culte avec enthousiasme? Quand même! Bien sûr que non!

Pourquoi? Parce qu’au Québec (et ailleurs aussi), le problème en est un de foi. Le Québec s’est déchristianisé à vive allure depuis 50 ans. Et la Fille Aînée de l’Église, la France, également. Je vous assure que ce n’est pas en se parant des oripeaux modernistes que la foi va renaître comme par magie chez tous ceux qui ont abandonné le catholicisme.

Si des réformes s’imposent, il faut bien soupeser leur pertinence et ne pas s’imaginer que le changement est par nature nécessairement vertueux et bénéfique.

Mais surtout, ce que les athées et les agnostiques militants (et même les catholiques qui s’affichent de gauche) reprochent  à l’Église (et ils sont à cet égard d’une véhémence venimeuse), c’est de ne pas avoir cédé au relativisme moral qui imprègne l’Occident déchristianisé.

«Le relativisme moral, écrit Richard Bastien, est une doctrine philosophique qui prétend que la véracité ou la fausseté d’un jugement moral est impossible à établir objectivement. Ses tenants affirment qu’il n’y a pas de vérité morale  et que tout énoncé sur ce qui est bien ou mal relève de la subjectivité. La morale ne  serait qu’une affaire d’opinion.»

«Si toutes les positions morales se valent, disait Léo Strauss, alors le cannibalisme n’est qu’affaire de goût! ».

Il est donc évident que la «dictature du relativisme» est aux antipodes de la morale judéo-chrétienne fondée sur la loi naturelle (d’origine divine) et sur la nature objective du Bien et du Mal.

Pourquoi pensez-vous que les relativistes modernistes ont le Pape en horreur et exècrent l’Église catholique? Pourquoi, à l’Égard du Pape et de l’Église, à tout propos, cette pluie d’injures, de moqueries, de sarcasmes, méprisants et haineux?

C’est qu’ils trouvent carrément insupportable et d’une insolence éhontée que l’Église, sur des sujets d’une extrême gravité, comme l’avortement, le mariage gay, l’euthanasie, se dresse et énonce des règles morales qui sont des prescriptions de la loi naturelle revêtant un caractère absolu.

Si l’Église faisait autrement, croyez-vous que les athées modernistes retrouveraient soudainement la foi? Tout de même!

Je vous l’annonce, le prochain Pape ne sera ni moderniste, ni conservateur, il sera tout bonnement judéo-chrétien catholique. N’en déplaise aux chrétiens gauchistes.

Jacques Brassard

 

 

vendredi 1 mars 2013

C'EST AUJOURD'HUI QUE VOUS MOUREZ!


 (Chronique parue le premier mars dans le Journal de Québec)

Le Ministre de Finances japonais a été récemment d’une franchise brutale : « La problématique des dépenses faramineuses en gériatrie ne sera résolue que si vous les incitez à se dépêcher à mourir.» Plutôt brutal, j’en conviens. Mais que ce soit pour réduire les dépenses de l’État ou pour soi-disant apporter «une aide médicale en fin de vie», c’est d’euthanasie dont il s’agit.

Je suis bien mal à l’aise de voir les auteurs du  rapport «mourir dans la dignité» et la ministre elle-même (Mme Hivon) nous faire des cachotteries et finasser sur un sujet aussi grave. Car, voyez-vous, qu’est-ce au fond que «mourir dans la dignité», où «l’aide médicale à mourir», où «l’aide médicale à la fin de vie», qu’est-ce donc, sinon de l’euthanasie où un suicide assisté?

Pourquoi cette crainte pudibonde à appeler un chat un chat? Serait-ce qu’ils espèrent ainsi obtenir l’appui de la population en recourant à des euphémismes en vue de masquer, à tout le moins d’atténuer, le sens et la portée réels de leur projet? Il faut dire qu’ils savent aussi fort bien que les deux tiers des témoignages et mémoires qu’ils ont entendus étaient clairement opposés à l’euthanasie et que seulement neuf commissaires sur quinze ont signé le rapport.

Il est donc faux, comme le prétend la ministre, de proclamer que le consensus est établi et que le débat est terminé. Elle entend quand même faire adopter la loi à toute vapeur, ce qui est d’une désinvolture inexcusable, s’agissant d’un sujet aussi grave que le suicide assisté.

Dans de telles conditions, on comprend pourquoi ils recourent systématiquement à des circonvolutions et des paraphrases (genre : «mourir dans la dignité») pour désigner un changement aussi radical en matière de valeurs fondamentales et de morale.

L’oncologue belge, Catherine Dopchie, ne craint pas, elle, d’utiliser le terme «tuer» en parlant d’euthanasie et il n’y a pas d’autre mots, selon elle, «pour définir cet acte qui dénature par essence la relation entre le médecin et sont patient».

Elle affirme que « la mission du médecin consiste précisément à prendre soin du malade, même dans les conditions de vie les plus pénibles. La personne ne peut être réduite à sa souffrance. La société humaine doit servir le plus démuni. C’est ce qui la différencie des sociétés animales ou règne la sélection naturelle».

Lors du débat sur la peine de mort, l’argument central était le suivant : la vie humaine est éminemment sacrée et on ne peut l’enlever volontairement, même au pire des assassins.

Pourquoi alors, dans le cas des malades en fin de vie, accablés par la souffrance, la vie perdrait-elle son caractère sacrée et pourquoi la dignité de ces personnes vulnérables serait-elle abolie par le seul fait qu’elles sont en fin de vie?

Le docteur Dopchie répond à ces questions. «Proposer l’euthanasie comme solution aux difficultés des personnes vulnérables, admettre qu’il est licite, voire recommandé, si l’on a du cœur, de les supprimer, c’est dire que leur vie n’a qu’un prix relatif et que l’on n’a pas en nous les capacités de faire mieux que de les soulager en les tuant.»

C’est d’ailleurs ce que nous dit aussi un collectif de médecins québécois. Les soins palliatifs sont suffisamment développés pour respecter jusqu’à leur dernier souffle la dignité des personnes en fin de vie.

«Le suicide n’est pas une option», dit-on aux jeunes. Pourquoi en serait-il une pour les personnes en fin de vie?

Jacques Brassard