samedi 23 février 2013

CAFOUILLAGE ÉNERGÉTIQUE


 (Chronique parue le 22 février dans le Journal de Québec)

La Ministre des Ressources Naturelles, Martine Ouellet, vient encore d’imposer sa vision énergétique en annulant six projets de mini-centrales hydroélectriques et en mettant au rancart le programme qui les avait fait naître.

C’était inévitable, nous dit-elle, surtout à partir du moment où Hydro-Québec  nous avise qu’elle a des surplus d’énergie. Mais ce n’est là qu’un prétexte pour liquider un programme qui a toujours suscité une vive résistance de la part de la mouvance verdoyante.

Je me souviens fort bien de l’opposition farouche des écolos qui s’était manifestée lorsque, à titre de Ministre des Ressources Naturelles, j’avais en quelque sorte ressuscité le programme des petites centrales (lancé sous Bourassa), tout en le modifiant. Et aussitôt que j’eus quitté la politique, le PM Bernard Landry, se trouvant à la veille d’élections générales, s’est empressé de «geler» le programme dans le but évident d’amadouer les verts.

Les Libéraux l’avaient ensuite remis en vigueur. Et voilà maintenant que la ministre Ouellet, qui vibre toujours à l’unisson du clergé écolo, l’abolit de nouveau.

Et si elle a toutefois maintenu la mini-centrale de Val-Jalbert, c’est exclusivement pour des motifs politiques. Elle ne pouvait se mettre à dos ses cinq collègues du Saguenay-Lac-St –Jean. Elle ne pouvait non plus désavouer les efforts communautaires à l’origine du projet. Elle l’a donc autorisé. À contre cœur, sans nul doute! Pour le reste, elle a agi en parfait accord avec ses convictions et celles de ses camarades écolos.

Car, il ne faut pas l’oublier, pour les brigades vertes, les petites, les moyennes et les grandes  centrales hydroélectriques, c’est du pareil au même. Ce sont toutes, comme le dit si bien le gourou Paul Piché, des «cauchemars écologiques». Harnacher une rivière, même si c’est au fil de l’eau, c’est un sacrilège, c’est profaner la Nature, c’est violenter Gaïa, c’est souiller l’Esprit des Eaux.

Et ne leur parlez surtout pas des retombées économiques bénéfiques de tels projets pour les communautés concernées, ils s’en contrebalancent!

Encore une fois, je le répète, tous les arguments rationnels n’ont aucune prise sur tous les Roy Dupuis et Paul Piché de ce monde. Eux, ils se cantonnent dans l’idéologique et le passionnel, pour ne pas dire le religieux. C’est d’ailleurs pourquoi ils sont souvent  belliqueux. Et leur agressivité épouvante et fait plier la classe politique.

Mais il faut aussi parler du fondement proclamé de la décision de la ministre : le surplus d’énergie. C’est sans doute un fait, mais j’ai du mal à croire que les quelques dizaines de mégawatts provenant des mini-centrales aggraveraient tellement la situation de surplus.

Mais ce qui, cependant, me désarçonne le plus, c’est de voir la ministre justifier pour cause de surplus l’annulation du programme de mini-centrales et, du même souffle, autoriser un parc éolien de 800 MW dans la Réserve des Laurentides.

Quelques dizaines de MW issus des petites centrales, c’est carrément intolérables compte tenu des surplus d’énergie mais 800 MW produits par des éoliennes, c’est tout à fait indispensable. Plus incohérent que ça…

En fait, je sais bien pourquoi. Autant la petite hydraulique est perçue par les Verts comme une intolérable atteinte à Mère-Nature, autant les plantations de gigantesques vire-vent sont considérées comme des actions éminemment respectueuses de l’environnement et un hommage liturgique au Dieu des Vents.

Et, étrangement, quand il s’agit d’Éole, le coût élevé de l’énergie produite et l’inefficacité connue de cette filière ne sont pas pris en compte. Un superbe cafouillage énergétique!

Jacques Brassard

 

 

BAZARDEZ VOS PATINS ET VOS SKIS!


(Chronique parue le 15 février dans le Journal de Québec)

Pour la troisième année consécutive, la Fondation David Suziki a organisé un Sommet sur l’Hiver à Québec.

L’objectif et les activités de ce Sommet découlent de l’idéologie  écolo-réchauffiste alarmiste qui rongent les cerveaux des occidentaux depuis des décennies.

Dans le cas plus spécifique du Sommet de Québec, il s’agit de prophétiser la fin de nos hivers et de notre «culture hivernale», pour parler comme le porte-parole de la Fondation.

L’hiver est en péril. L’hiver va disparaître. Nous devrons vendre à rabais nos skis et nos patins. Brûler nos raquettes de babiche. Recycler nos parkas.

Le thème du Sommet était : «Protégeons nos hivers». Pour le côté festif du Sommet, il y eut un match de hockey amical ou des zartistes écolos ont affronté d’anciens joueurs (dont le Vert végétarien George Laraque).

Les déclarations d’après-match étaient d’un alarmisme désopilant. «Cette semaine d’ailleurs, nous dit Biz du groupe Loco Locass, je voulais m’entraîner pour être bon pour vous autres…et il a plu.» Argument dérisoire : les redoux, en hiver, ne sont pas des signes de réchauffement. Il y en a toujours eu. C’est un phénomène tout à fait naturel.

De son côté, le chanteur des Cowboys Fringants, Carl Tremblay, déclare : «C’est sûr que c’est important d’essayer de faire quelque chose pour continuer d’avoir un climat égal (!!!)» Un climat égal? Mais ça n’existe pas et ça n’a jamais existé.

En fait, derrière de pareilles âneries, on retrouve l’axiome de base, le dogme devrais-je dire, de l’idéologie écolo-réchauffiste : le réchauffement climatique va faire disparaître nos hivers. Et surtout (et c’est là la pièce maîtresse du credo), c’est l’être humain qui est responsable de ce réchauffement.

Dans le reportage, parfaitement débile, de TVA sur le Sommet, on entend et on voit une spectatrice du match étaler son angoisse existentielle à propos de la fin de l’hiver en ciblant la cause, pour elle indubitable, du réchauffement : «C’est sûr, avec toutes nos voitures!».

Voilà! C’est dit! L’auto, le camion, le pick-up, le 4X4, la grosse bagnole, voilà les inventions humaines les plus diaboliques, les plus maléfiques et les plus nocives qui soient. Dans les rangs écolos, l’autophobie, la haine de l’auto (pourtant l’une des plus extraordinaires inventions de l’humanité…avec la roue, bien sûr…car sans la roue, pas d’auto!), est une obsession débridée.

J’en déduis donc que tous les participants du Sommet s’y sont rendus à vélo, en ski de fond ou à pied.

Et la haine de l’auto découle de la haine des combustibles fossiles (gaz, charbon, pétrole), matières et ressources toxiques et démoniaques.

Et la haine des énergies fossiles se justifie parce que les humains en les utilisant émettent du CO2 et que le CO2 d’origine anthropique est la cause du réchauffement climatique. Voilà pourquoi nous n’aurons plus d’hiver. CQFD.

Inutile de dire à tout ce beau monde que, depuis 15 ans, le réchauffement s’est arrêté; que, somme toute, au cours du XXe siècle, la hausse de la température ne fut que d’un minuscule demi-degré centigrade; que c’est d’abord la température qui monte, le CO2 n’augmentant qu’après coup (autrement dit ce qu’ont croit être la cause, le CO2, n’est en réalité que l’effet); que les modèles informatiques qui prédisent un réchauffement catastrophique pour les années à venir sont tous défectueux et donc pas fiables du tout; inutile donc de leur rappeler ces faits, car ils sont atteints d’un aveuglement idéologique inguérissable.

Jacques Brassard

 

vendredi 8 février 2013

LE PQ ET LA CRÉATION DE RICHESSE


 (Chronique parue le 8 février dans le Journal de Québec)                              

Lors de son périple à Davos et au Royaume-Uni, la Première Ministre Pauline Marois a tenu un discours nettement favorable à la création de richesse au Québec. Elle a exhorté les investisseurs à venir chez nous pour participer au développement économique du Québec. Ils seraient les bienvenus.

Il faut se réjouir de cette déclaration de la chef de l’État québécois. Et il faut espérer qu’elle se traduise concrètement par des développements économiques bénéfiques.

Car, voyez-vous, l’économie québécoise est loin d’être la plus performante au Canada. Le blogue Antagoniste.net, dans une série de billets, brefs mais éclairants, le démontre, chiffres à l’appui.

C’est ainsi qu’avec moins de 24% de la population canadienne, notre PIB ne représente que moins de 20% du PIB de tout le Canada. Relativement aux investissements privés (ce que la PM recherche justement à Davos), le Québec, toujours avec près de 24% de la population canadienne, n’en attire que 16%.

Par ailleurs, si nous avions le nombre d’entrepreneurs proportionnel à notre poids démographique, nous en aurions…72,000 de plus. Enfin, la proportion des exportations internationales du Québec ne représente que 17% des exportations canadiennes.

Bref, tous ces indicateurs démontrent sans équivoque que l’économie du Québec, sans être une économie du Tiers-Monde, n’a jamais atteint sa performance optimale.

La profession de foi de Mme Marois va-t-elle se transposer en actions et générer de la croissance?

Pour répondre positivement à cette question, le gouvernement du PQ devra mettre au rancart son hostilité congénitale envers l’entreprise privée et adopter une fiscalité d’entreprise et un régime de redevances qui n’effraieraient pas les investisseurs. Illustrons mon propos.

Vous le savez, l’économie américaine ne se porte pas très bien. Obama poursuit son travail de démolition. Sauf un secteur, celui des gaz de schistes. Les centaines de milliers de puits en opération ont généré des centaines de milliers d’emplois (de 5 à 600,000) et accru le niveau d’indépendance énergétique des États-Unis.

Avez-vous entendu parler de contamination des nappes phréatiques? Comme on dit, s’il y a en avait, ça se saurait!

Chez nous aussi, il y a des gaz de schistes. Mais, c’est le blocus total. Les Québécois sont terrorisés à la perspective de créer de la richesse par l’exploitation de ce gaz maléfique. Aux États-Unis, pas de pollution! Mais au Québec, pomper ce gaz serait une catastrophe écologique! Cherchez l’erreur!

Même scénario concernant le pétrole, une autre ressource diabolique. La Gaspésie, c’est bien connu, est une région plutôt mal en point sur le plan économique.

Pétrolia, une entreprise québécoise, y a trouvé du pétrole. Partout  ailleurs dans le monde, on aurait fait une fiesta pour célébrer cette découverte. À Gaspé, au contraire, le maire et ses conseillers souffrent de «pétrophobie». Et le gouvernement frileux du Québec n’ose pas leur injecter une dose de gros bon sens. Le Québec est devenu la risée du monde entier!

À Davos, la Première Ministre, après avoir invité les investisseurs  à venir chez nous, a dû faire des efforts  pour se dépêtrer de la discordance gênante entre son appel solennel  à créer de la richesse et le blocus irrationnel, par la ville de Gaspé, de toute exploitation pétrolière sur son territoire.

Je dis bien irrationnel, car, selon l’INRS, compte tenu de la profondeur des activités de Pétrolia, les risques de contamination sont pratiquement inconcevables.

Manifestement, la PM doit s’efforcer de transposer son message en développement.

Jacques Brassard

 

 

 

 

 

vendredi 1 février 2013

LE PRÉSIDENT S'EN VA-T-EN GUERRE


 (Chronique parue le 1e février dans le Journal de Québec)

Dans les médias québécois, chroniqueurs et experts ont tous salué l’intervention militaire française au Mali comme une opération pleinement justifiée. Le Président français, François Hollande, proclame que cette expédition, à des milliers de KM de la France, s’inscrit dans la lutte contre le terrorisme planétaire.

Je suis enclin à penser qu’il a raison. Le terrorisme est un fléau que l’Occident doit combattre par tous les moyens, y incluant la force militaire. Et souhaitons que l’armée française ne s’enlise pas dans cette immensité désertique que constitue le nord du Mali.

Mais après avoir félicité M. Hollande, pacifiste devenu boutefeu, Il y a lieu de s’interroger sur la cohérence et la consistance de la politique étrangère française.

D’abord, rappelons-nous qu’à la base de toute pensée politico-militaire, il y a la nécessité de bien identifier l’ennemi. Dans le cas présent, l’ennemi est le terrorisme. Fort  bien! Mais encore! Certainement pas le terrorisme basque, ou irlandais, ou communiste. Ces divers terrorismes, nationalistes  et gauchistes, sont choses du passé. Ils appartiennent à l’Histoire. Alors, de quel terrorisme s’agit-il? Du terrorisme islamiste, bien sûr! Ce qui prolifère dans le Sahel, c’est l’islam radical, obscurantiste, sanguinaire, antisémite et anti occidental. Il faut appeler un chat un chat. Le Président, ses ministres et les chefs de l’armée n’osent pas le dire. Ceux qu’ils combattent au Mali, ce ne sont ni des bouddhistes, ni des hindous, mais des soldats d’Allah.

Craignent-ils, en le disant, de soulever les banlieues islamisés de France? Il faut dire aussi que François Hollande doit  sa victoire aux musulmans qui ont voté pour lui à 94%!

Il faut également signaler que la recrudescence de la terreur islamiste, non seulement au Mali mais dans tout le Sahel, a été rendue possible grâce au chaos qui a surgi en Lybie à la suite d’une autre opération française, celle-là menée par Sarkozy, sur les conseils du philosophe des bobos de gauche, Bernard-Henri Lévy.

Mais, comme le signale si justement Guy Millière, « remplacer un dictateur  par un régime plus présentable est une action qui a sa légitimité. Remplacer un dictateur par le chaos et des bandes armées fanatiques est inepte et monstrueux : c’est ce qui a été accompli en Lybie».

Car l’un des fruits pourris de l’expédition libyenne, ce fut le pillage des stocks d’armes de Khadafi et leur dissémination entre les mains des islamistes de tout poil. Ces derniers possèdent même des armes françaises qui avaient été parachutées aux «rebelles» libyens. Merci beaucoup, la France!

Par conséquent, les islamo terroristes  sont désormais bien armés. Et c’est là l’effet pervers d’une aventure improvisée qui devait être la libération d’un peuple. Khadafi n’est plus de ce monde, mais la Lybie est la proie d’un conglomérat de factions djihadistes . C’est le choléra qui fait suite à la peste.

Je le répète, je ne souhaite ni l’enlisement, ni la déconfiture pour la France. Mais, de toute évidence, il manque de la cohérence et des lignes directrices claires à la politique étrangère de la France.

Si la lutte aux islamo terroristes est une urgence pour l’Occident, pourquoi la France  n’a-t-elle pas formé une coalition? Pourquoi la terreur islamiste est-elle inadmissible au Mali et pardonnable à Gaza, aux portes d’Israël? Et pourquoi soutient-on les «rebelles» islamistes de Syrie qui massacrent avec autant d’entrain que l’armé d’Assad?

Décidément, la politique étrangère de l’Occident donne le vertige par son incohérence.

Jacques Brassard