mercredi 16 novembre 2011

DEUX DÉRAILLEMENTS


                                           

1-50% VERT

Le Plan Nord, si cher à Jean Charest, c’est, en vérité, une sorte de panneau réclame visant à faire croire aux électeurs que le gouvernement libéral est le dynamique et indispensable maître d’œuvre du développement nordique et que, par conséquent, il est à l’origine et le responsable des investissements et des créations d’emplois dans cet immense territoire. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est une fumisterie, mais c’est certainement un immodeste «pétage de bretelles».

Car, voyez-vous, les minières, les forestières et Hydro-Québec n’ont pas attendu la mise sur le marché politique de ce label accrocheur pour entreprendre le développement du Nord. C’est en cours depuis la construction des centrales de La Grande.

En fait, il n’y a aurait pas de panneau réclame, et les investissements se feraient sans doute quand même.

Mais admettons tout de même que coordonner le développement du Nord n’est pas en soi une mauvaise idée.

Mais là ou le gouvernement déraille, c’est en matière d’environnement.

Que le gouvernement «s’engage à ce que les projets se fassent dans le respect des lois et règlements environnementaux et soient soumis à des analyses environnementales rigoureuses», cela va de soi. C’est tout à fait normal.

(D’ailleurs, j’en profite pour me vanter un peu. C’est moi, à titre de ministre de l’environnement dans le gouvernement Parizeau, qui ait fait adopter par le Conseil des Ministres, avec l’appui du Premier Ministre il va sans dire, un décret de mise en vigueur des articles de la loi de protection de l’environnement, inopérants depuis son adoption en 1978, prévoyant l’assujettissement des grands projets industriels à la procédure complète de l’évaluation environnementale. La construction d’une immense aluminerie à Alma, dans ma circonscription, fut le premier projet soumis à cette procédure. Fin de la vantardise!)
Et le déraillement s’est produit lorsque le gouvernement a proclamé qu’il «va consacrer, d’ici 2035, 50% du territoire du Plan Nord, à des fins autres qu’industrielles, à la protection de l’environnement et à la sauvegarde de la biodiversité. Cet engagement se concrétisera par une stratégie de mise en œuvre, suivant l’adoption d’une loi.» 50%! C’est fou braque! Il faut vraiment halluciner pour soutenir une aberration aussi dévastatrice sur le plan économique.

Le pire, c’est qu’un objectif aussi démentiel n’a pas indigné le moins du monde ni les partis d’opposition, ni les «penseurs» médiatiques.

Il aura fallu que les élus municipaux et les entreprises forestières de la région Saguenay-Lac-St-Jean se rendent compte que la mise en œuvre d’une extravagance aussi stupide allait faire de terribles dégâts à l’industrie forestière, pour qu’on daigne s’interroger dans la classe politique sur cette grossière ineptie.

Et ce sont les députés de la région  la plus concernée (Saguenay-Lac-St-Jean) qui ont attaqué le gouvernement sur cette question.

Soustraire 50% de la forêt nordique aux activités de récolte «à des fins industrielles», c’est condamner à mort de nombreuses entreprises forestières, déjà mal en point suite à la crise, dans plusieurs régions du Québec.

Le fait qu’une telle idiotie suscite si peu d’opposition nous révèle bien jusqu’à quel point les élites politico-médiatiques sont littéralement envoûtées par les lubies idéologiques des activistes écolos qui classent toutes atteintes portées à la Nature dans la catégorie des crimes abjects. Oui, certes, de l’envoûtement, mais mélangé à la peur morbide d’irriter les écolos. Car, c’est bien connu, la classe politique et les médias s’accroupissent lamentablement devant les gourous et les chamanes verts. Comme aussi, d’ailleurs, devant les indignés gauchistes.

Je le répète, dans le domaine forestier, soustraire 50% du territoire nordique à l’exploitation pour des fins industrielles constitue sans nul doute la plus horrible des calamités pour des régions entières du Québec.

Comment un gouvernement qui se prétend obsédé par le développement économique peut-il ignorer à ce point les effets malfaisants d’une mesure aussi délirante?

Je suis vraiment sidéré (et découragé) devant une majorité de la classe politique si lourdement contaminée par le crétinisme et la déraison.



2-LA THÉOLOGIE VERDOYANTE

«Le changement climatique est une crise planétaire sans frontière.»

«De nombreux pays souffrent actuellement de conséquences à long terme des émissions sans restriction de carbone qui détériorent l’atmosphère.»

«Il faut changer les ruineux régime de production et de consommation.»

«Il faut mettre en œuvre un accord international contraignant qui, successeur du Protocole de Kyoto, engage les États à réduire les émissions de carbone.»

«Il faut instaurer la justice climatique en jouant un rôle constructif dans la conception d’un Fonds Vert pour le Climat.»

D’après vous, d’où sont tirées ces citations?

D’un manifeste de Greenpeace? D’un rapport du GIEC? D’un discours de Jean Charest? D’un sermon de Steeve Guilbeault? D’un article du Devoir, gazette écolo par excellence? D’un gauchiste indigné?

Pas du tout! Ce sont des extraits d’un «appel interreligieux canadien au leadership et à l’action pour la justice climatique». Ça vous en bouche un coin, n’est-ce pas?

Et c’est signé par les anglicans, l’église arménienne, les musulmans progressistes (!), le Conseil canadien des imams (!!), les quakers, l’église réformée chrétienne d’Amérique du nord (!!!), l’église orthodoxe éthiopienne, les luthériens, les mennonites, les baha’is (?!), et, tenez-vous bien, la loge de la tortue de la nation anishnade du Manitoba (??!!).

Foutrement impressionnant!

Notez que le texte n’est pas signé par un prélat catholique romain. On voit bien là la prudence et la sagesse légendaires de l’Église. Elle n’a jamais été soucieuse d’être à la mode, dans le vent, et de se soumettre au goût du jour. Elle n’a pas 2000 ans pour rien. C’est tout à son honneur.

Il faut dire cependant que le texte et la pétition en annexe sont accessibles sur le site du diocèse de Montréal. On veut sans doute ainsi faire une faveur aux catholiques de gauche qui sont tout à la fois antisionistes, plus ou moins socialistes, alter mondialistes, et réchauffistes.

Ce prêche interreligieux est sans doute une pitoyable manoeuvre de racolage auprès des Verts et d’une opinion publique chauffée à blanc par une propagande réchauffiste omniprésente dans les médias et le discours politique.

Dans le genre : «Voyez comme nous sommes dans le vent! Comme nous sommes à vos côtés! Comme nous pensons comme vous! Unissons-nous et menons ensemble le combat pour la Justice climatique!»

Cet appel interreligieux sera-t-il entendu et bien reçu par le GIEC et son clergé et par les grandes et petites congrégations écolo-réchauffistes?

Probablement! C’est un soutien qui arrive à point nommé. Car, voyez-vous, le dogme du réchauffement d’origine anthropique est de plus en plus battu en brèche. Il chancelle sur son socle. Il va tomber.

Les gouvernements, la mouvance écolo, les médias continuent, il est vrai, de tenir le haut du pavé et ils soutiennent toujours sans réserve les thèses réchauffistes du GIEC.

Mais, sur le plan scientifique, le travail de sape se poursuit et, très bientôt, le dogme du réchauffement causé par les émissions humaines de CO2 va être jeté dans la poubelle des fausses théories.

Alors, non seulement cet appel interreligieux est déphasé par rapport à l’état de la science climatique, mais en plus il met de l’avant un concept pour le moins nébuleux. C’est quoi, cet étrange bidule conceptuel, la «justice climatique»?

Car, en contraignant les pays à «réduire massivement les émissions de carbone», non seulement cela n’aura aucun effet sur le climat de la Terre, mais la croissance et le développement économiques des sociétés riches seront gravement affectés  et les pays pauvres ne pourront pas s’engager sur la voie du développement.

Pour la simple raison que la croissance et le développement économique reposent toujours sur le recours massif aux énergies fossiles. Et pour longtemps encore.

Où niche-t-elle donc, dans ces conditions, la «justice climatique»? Au Paradis des âneries biscornues, sans doute!

Heureusement, l’Église catholique ne semble pas s’être laissée embringuer dans ce prêchi-prêcha fondé sur une imposture scientifique et sur une idéologie écolo anti humaniste (et anti judéo-chrétienne) qui considère l’humanité comme une espèce malveillante placée sur le même pied, au sein de la Nature, que la couleuvre brune, le baobab, l’épinette noire ou le grand requin blanc.

Souhaitons que, contrairement à la ribambelle d’églises et de religions signataires de l’Appel, l’Église catholique reste à l’écart de cette douteuse croisade. De la même façon qu’elle a pris ses distances à l’égard de la théologie de la libération qui épousait bien des thèses marxistes (celle de la lutte des classes, entre autres), elle devrait sagement se tenir loin d’une idéologie reposant sur des fondations scientifiquement défaillantes.

Bref, pour faire preuve de compassion et de solidarité envers les peuples pauvres, il n’est pas nécessaire d’inventer et d’adhérer à un concept aussi fumeux et aussi déglingué que celui de «justice climatique».

Jacques Brassard







 




12 commentaires:

Anonyme a dit…

Toute une réflexion. Moi je suis pour la réduction de l'empreinte écologique de nos actions et la diminution de la pollution sous toutes ses formes.

Mais je suis d'accord avec vous que le réchauffement climatique à cause des actions humaines n'existe pas.

Le CO2 ne contribue pas au réchauffement climatique qui n'existe pas.

Anonyme a dit…

De quelle Église parlez-vous? De la véritable Église Catholique Romaine ou de l'Église "conciliaire"?

Il faudrait savoir parce qu'en termes d'aberrations soixante-huitardes, de concessions à la bien-pensance, d'abandons au politiquement correcte et de complicités douteuses, ce n'est certainement pas de la part de la grosse farce moderniste qui se joue à tous les niveaux (incluant qui vous savez) depuis cinquante ans dans ce qui reste de l'Église qu'il faut attendre la moindre retenue ni le moindre bon sens.

Anonyme a dit…

Ce genre de dérape verte des institutions religieuses indique une sérieuse décadence de la rationnalité et de la vision du monde partagée par l'Occident, jusqu'à pas si longtemps.

C'est très inquiétant !

Anonyme a dit…

On veut bien plaire aux catholiques de gauche qui ne sont pas revenu des utopies délétères. On se recycle ?


Le lien pour lire la fumisterie sur le site du diocèse de Montréal est:

http://www.diocesemontreal.org/tl_files/Une_foi_vivante/Engagement/Canadian-Interfaith-Call-for-Action-on-Climate-Justice-Final_FR.pdf

Anonyme a dit…

Au Québec comme ailleurs, les gens sont blasés. Les médias nous servent ce qu'ils veulent.

Personne proteste. C'est pour ça que le déclin continue.

Anonyme a dit…

Je crois qu'il faudrait une église verte. Parce que c'est une religion, et non une science, il faudrait qu'ils s'affichent correctement pour ce qu'ils sont.
Comme ça quand des écolos feraient du lobbying ou des pressions, on pourrait les reconnaitre pour ce qu'ils sont vraiment, et on pourra les sortir des écoles et autre endroits ou on avait réussi a sortir la religion, mais ou ces énergumènes sont entrés.

Les manifs contre le gaz de schistes ne sont que les raliement de la religion verte dans le fond.

Yves B. a dit…

La nasa sont les grands gourous du réchauffement climatique je suppose :
http://data.giss.nasa.gov/gistemp/2007/Fig1_2007annual.gif
en même temps les radiations solaire ont diminué dans les dernières années :
http://data.giss.nasa.gov/gistemp/2007/Fig3_irradiance.gif
le CO2 atmosphérique augmente à un rythme régulier. Le CO2 est un gaz à effet de serre d'un point de vue chimique laboratoire dans le sens qu'il retient les radiations lumineuses sous forme de chaleur. Son comportement dans l'atmosphère terrestre est beaucoup plus complexe et être certain à 100 % que ça n'a pas d'effet de réchauffement ou de refroidissement c'est montré une ignorance total de comment interpréter les connaissances scientifiques actuelles.

Pour anonyme qui dit que les manifs contre les gaz de schiste ne sont que le ralliement de la religion verte eh bien je lui souhaite que cette industrie vienne s'installer directement dans sa cour avec une grande tour. on s'en reparlera.

Yves B.

Anonyme a dit…

La « justice climatique » comme succédané de ce qu'on appelait autrefois la « justice divine » ?

Ce clergé délirant est prêt à tout pour culpabiliser le bon monde...

Vraiment n'importe quoi. Au moins Benoit XVI ne s'est pas encore laissé embarquer dans cette hystérie justicière qui fleure bon le puritanisme.

B. Vallée
Québec

Anonyme a dit…

Il y a eu au cours de l'histoire des périodes de refroidissement et de réchauffement de la terre.

Les scientifiques devraient se concentrer sur ces périodes. L'activité humaine n'est pas à l'origine de ces variations de la température.

Anonyme a dit…

Le fils du fondateur de Hamas... Mosab Hassan Yousef.

Je vais aller chercher sur lui sur Youtube.

Ex-Muslim 'royalty' faces dicey future over claims of Islam deception

http://www.torontosun.com/2011/11/18/ex-muslim-royalty-faces-dicey-future-over-claims-of-islam-deception

PPL a dit…

Le Devoir !!! Ce torchon gauchisto-vert sert de "guide" au Quebec Liberal Party depuis 8 ans. Vous rendez-vous compte ? Le QLP doit tenir compte des dicktats du Devoir avant de prendre une décision ! Les chroniqueux du Devoir, on le sait, sont des génies qui savent tout... Et on se surprend d'être en faillite après cela !! Le Devoir pue la propagande gauchiste à chaque ligne. je ne peux pas croire qu'une personne le moindrement brillante se laisse berner par ce journal. Quant à la religion verte, on n'a pas fini d'en entendre parler. Mais quand nous serons en faillite, les gouvernants changeront bien d'idées ! La religion verte finira alors dans le bac à recyclage.

Anonyme a dit…

Je suis totalement d,accord avec le texte de M Brassard Je trouve ça aberrant de la part d,un syndicat qui pénalise toute une population.