mercredi 25 mai 2011

IL ÉTAIT UN PETIT NAVIRE...

En Occident, depuis la Révolution Bolchévique, la race des Idiots Utiles est tellement résistante et tellement prolifique, qu’elle n’est pas à la veille de disparaître.

Au Canada et au Québec, cette engeance s’agite de nouveau en collectant des fonds en vue de financer l’envoi d’un «bateau canadien pour Gaza» chargé de «matériel humanitaire».

Vous avez compris qu’il s’agit de s’opposer au «blocus illégal de Gaza imposé par Israël».

Au sein de la brigade d’Idiots Utiles, on y retrouve, comme toujours, les palestinophiles habituels tels l’abbé Raymond Gravel, l’écrivain gauchiste Gil Courtemanche et la co-chef de Québec Solidaire, Françoise David (l’autre co-chef, l’ineffable Khadir n’est sûrement pas loin).

À les entendre, ils se font corsaires au service du Hamas pour défendre la dignité humaine (dixit l’abbé Gravel), la liberté (!!! Dixit Gil Courtemanche) et la justice (dixit Françoise David).

Comme si ça allait de soi que ce soit Israël qui, à Gaza, bafoue la dignité humaine, anéantit toute liberté et tord le cou à la Justice.

C’est le monde à l’envers. L’inversion des valeurs. Le réel escamoté.

L’Idiot Utile, de par sa nature, est aveugle. Il ne voit donc pas que le Hamas, une branche des Frères Musulmans, a pris le pouvoir à Gaza en égorgeant ses adversaires du Fatah (le parti de Mahmoud Abbas) et qu’il a mis en place une tyrannie sanguinaire. Il ne voit pas non plus que le Hamas prêche la haine de l’Occident et des Juifs en particulier et qu’il applique la charia avec rigueur, y incluant lapidation et amputation. Il ne voit surtout pas que la raison d’être du Hamas, c’est le jihad, la guerre sainte contre les Croisés et les Juifs. Et ils sont évidemment bien loin de voir que l’obsession du Hamas, son idée fixe, telle qu’inscrite dans sa charte, c’est la destruction d’Israël et le parachèvement de la Shoa (en somme, finir le travail des nazis).

L’Idiot Utile ne voit forcément pas les attaques terroristes lancées par le Hamas contre les civils ni les milliers de roquettes balancées à l’aveuglette sur les populations israéliennes.

Il ne voit pas, à l’intérieur du Hamastan, la violation systématique des droits humains et des libertés fondamentales.

Il ne voit pas les ressources considérables, provenant largement de l’aide internationales, détournées à des fins de réarmement, et ce, malgré le blocus légitime établi par Israël.

Et ne vous attendez pas qu’il voit que la population de Gaza est, malgré le blocus, parfaitement bien approvisionnée en nourriture et en médicaments.

Je suis toujours sidéré de voir des personnes comme l’abbé Gravel, Gil Courtemanche, Françoise David et bien d’autres gauchistes de toutes obédiences de même que des ONG se donnant une vocation de défense des droits humains, se porter à la rescousse d’une maffia terroriste comme le Hamas et traîner dans la boue, diffamer, boycotter, dénigrer, le seul État démocratique de toute la région, Israël.

C’est le monde à l’envers. L’inversion des valeurs. La distorsion du Réel.

Sont-ils conscients qu’en agissant ainsi, ils cautionnent le terrorisme et l’antisémitisme des satrapes du Hamastan?

Sont-ils conscients qu’en servant de relais à la propagande mensongère des Palestiniens sur Israël, ils se comportent en agents de désinformation contribuant ainsi à délégitimer Israël?

La réponse est non. Ils ne sont pas conscients d’être des Idiots Utiles. Parce que c’est le propre de l’Idiot Utile d’être convaincu qu’il est un combattant de la Liberté, de la Justice et de la Paix. Il vit au cœur de fantasmes masquant et déformant la réalité. Et c’est justement parce qu’il est idiot…qu’il est utile. Car il est impuissant à mettre à nu la nature terroriste et génocidaire du Hamas et autres organisations islamo-fascistes.

Et, concernant le conflit israélo-palestinien, comme les Idiots Utiles pullulent dans toute la gauche et au sein des médias, on comprend pourquoi Israël est diabolisé, métamorphosé en agresseur, délégitimé, voit son droit à l’existence nié, et on comprend aussi pourquoi la haine des Juifs, sous la forme ancienne de l’antisémitisme, et sous la forme moderne de l’antisionisme, est dominante dans le monde musulman et en progression rapide en Occident.

Heureusement, la démocratie israélienne et le peuple Juif peuvent toujours compter sur les États-Unis d’Amérique. On l’a vu ces jours-ci avec l’accueil chaleureux réservé par le Congrès américain au Premier Ministre d’Israël. Cet appui du peuple américain est d’ailleurs si solide que le locataire actuel de la Maison Blanche, résolument hostile à Israël pendant deux ans, a cru bon, sans doute pour des motifs électoraux, de reconnaître le bien-fondé des positions israéliennes dans un éventuel processus de paix.

Israël et le peuple Juif peuvent aussi compter sur le soutien sans faille du gouvernement conservateur canadien, Stephen Harper n’hésitant jamais à proclamer la pleine légitimité de l’État d’Israël et à reconnaître son plein droit de défendre son existence.

Le «bateau canadien pour Gaza», c’est la croisière de l’imposture et de la mystification. Les moussaillons de la gauche québécoise qui y seront à bord sont des alliés objectifs du terrorisme et du jihad.

Quel déshonneur, quelle déchéance et quel pourrissement pour une gauche qui s’est longtemps considérée comme le réceptacle, je dirais même le tabernacle, de la liberté et de la compassion.

Jacques Brassard

mercredi 18 mai 2011

CHEMIN DE TRAVERSE

L’anéantissement du Bloc et le comportement «banc de ménés», ou moutons de Panurge, tellement peu rationnel, des Québécois en faveur du NPD, obligent le mouvement souverainiste à faire le bon choix d’orientation. Il lui faut une bonne boussole.



Déjà, certains maîtres à penser se sont empressés de conclure que les Québécois ont voté à gauche, alors que le reste du Canada a voté à droite, et que l’option de la souveraineté a été, par le fait même, mise au rancart.



C’est allé un peu vite en affaire. D’abord, quand on analyse les motivations du vote NPD au Québec, on se rend vite compte qu’elles sont plutôt…sans grande consistance. Je ne nie pas qu’il y ait des électeurs qui ont voté NPD avec de fortes convictions de gauche (plusieurs commentaires de ce blogue en témoignent), mais je persiste à dire que le vote de l’immense majorité des Québécois n’est d’aucune façon un vote de gauche. C’est un vote de lassitude, de désabusement, d’écoeurement.



Et maintenant, en regardant les résultats, dont plusieurs, dans certains comtés, sont carrément burlesques, ils se sentent plutôt gênés, comme au lendemain d’une «brosse» quand de mauvais souvenirs de conduite humiliante remontent à la mémoire à travers un brouillard éthylique.



La pire erreur que le mouvement souverainiste pourrait faire, ce serait de fonder sa stratégie à partir du clivage gauche-droite.



Le Canada anglais s’installe à droite, le Québec s’incruste à gauche, misons donc sur cette fracture et efforçons-nous de l’élargir. Telle serait, selon certains, la ligne de conduite qu’il conviendrait de tenir. Une pareille stratégie serait pour les souverainistes et, au premier chef, le PQ, une fausse manœuvre. Parce que ne reposant pas sur une prise en compte adéquate et exhaustive de la réalité politique.



La polarisation idéologique droite-gauche ne ferait que masquer et même évacuer du débat public la Question Nationale.



La mission fondamentale du mouvement souverainiste, ce n’est pas de poursuivre la diabolisation d’un gouvernement canadien de droite et de se cantonner dans des postures de gauche pour marquer sa différence, c’est, au contraire, non seulement de reprendre le combat identitaire, mais de mettre en branle ce que Mathieu Bock-Côté appelle « le démantèlement du multiculturalisme québécois », lui-même un appendice ou une excroissance du multiculturalisme canadien.



Et ce démantèlement ne pourra jamais être pleinement achevé, à mon avis, compte tenu de la nature même de l’opération, que dans un Québec indépendant.



C’est tout simple, je l’ai déjà dit et écrit, il nous faut revenir aux sources du mouvement indépendantiste. « Nous, Québécois et Québécoises, sommes une nation, la plus profondément enracinée du continent. Sur l’immensité de notre territoire, partout nos souvenirs anciens comme notre présence vivante nous rappellent que ce peuple est ici chez lui, dans son foyer ancestral. » Qui a écrit cela? René Lévesque, en 1980.



Or, cette nation est en plein désarroi identitaire. Et l’identité d’un peuple, ce n’est pas seulement sa langue, mais c’est aussi sa culture, ses traditions, son patrimoine, matériel et immatériel, son histoire. Il est évident que toute cette substance identitaire est en voie d’érosion et de dégradation sous les assauts ordonnés du multiculturalisme. Cette idéologie, bien implantée dans les structures de l’État et endossée par une large partie de nos élites, est en train de réussir à nous culpabiliser (nous nous sentons coupables d’être nous-mêmes) et à nous pousser au renoncement à notre héritage historique.



Si nous jugeons indispensable de faire la souveraineté, ce n’est certes pas pour mettre en place des politiques ruineuses écolo-réchauffistes, ni pour faire un virage idiotement pacifiste, ni pour surtaxer les salauds de riches, ni pour se doter d’un État encore plus obèse, ni pour soviétiser encore plus notre système de santé, non, si l’on doit aboutir à l’indépendance, c’est pour entreprendre et mener à terme une nécessaire déconstruction du multiculturalisme qui gangrène depuis des décennies l’État, l’école, l’université, la politique d’immigration, l’intégration des nouveaux venus, la métropole, la culture, la mémoire collective (ce qui en reste).



Plusieurs stratèges souverainistes sont tentés d’amplifier l’affrontement entre un Canada anglais de droite et un Québec de gauche espérant que ça finisse par prendre la forme, d’une part, d’un rejet haineux du Québec et des Québécois (exact contrepied de la grande déclaration d’amour des Canadiens anglais à la veille du référendum de 95) et, d’autre part, par contrecoup, chez les Québécois, d’une telle éruption de dépit et de mauvaise humeur qu’ils aspirent ardemment et massivement à l’indépendance.



On a déjà joué dans un film semblable. C’était à l’époque de l’échec de Meech. Les Québécois étaient tellement en furie d’avoir été dédaignés par le Canada anglais, qu’ils ont majoritairement adhéré à la souveraineté. Dans les sondages! Ce fut un feu de paille. Quelques années plus tard, la colère s’est apaisée et le soutien à la souveraineté est retombé à son niveau antérieur (entre 40 et 45%).



Cette stratégie uniquement fondée sur le ressentiment et l’exécration est donc à rejeter.



L’action, le programme, la stratégie du mouvement souverainiste doivent être axés, à mon humble avis, sur la Restauration Nationale.



Toute nation, en s’inscrivant dans la durée, vit une histoire qui lui est propre. Elle se forge une identité. C’est cette identité qui marque ses œuvres et ses travaux. C’est cette identité qui s’exprime à travers sa langue, sa culture, ses traditions, ses valeurs, son patrimoine, sont art de vivre, sa façon d’occuper le territoire et de bâtir ses lieux d’habitation, son enracinement dans un morceau de la Planète qui devient ainsi une patrie.



Si on oublie cette tâche fondamentale de protection, de promotion et de transmission de toutes ses composantes de notre identité, on ne fait pas seulement fausse route, on renonce à ce qui constitue, depuis ses origines, la raison d’être du projet d’indépendance.



De grâce, ne cédons pas aux flagorneries de ceux (et ils sont nombreux ces temps-ci) qui nous disent que notre progressisme étatiste de gauche fait de nous des être supérieurs, brillants et tellement d’avant-garde, face à des Canadiens anglais obtus, rustres et arriérés. Cultiver cet antagonisme, ce serait, pour les souverainistes, s’engager dans un chemin de traverse qui ne mène nulle part.



Jacques Brassard

lundi 16 mai 2011

NAQBA: LE TRIOMPHE DE LA FALSIFICATION HISTORIQUE

Naqba signifie «catastrophe» en arabe. Quelle est donc cette catastrophe? Elle a eu lieu en 1920. Cette année-là, il y eut des émeutes violentes et meurtrières opposant les Arabes de Palestine, territoire sous mandat britannique, et les troupes anglaises considérées comme un armée occupante. Il s'agissait donc d'un soulèvement populaire contre le régime «colonial» imposé par les Alliés aux pays arabes (Syrie, Palestine, Irak). L'année 1920 fut dès lors appelée «A'm al-naqba», l'année de la catastrophe.
La naqba, à l'origine, n'avait donc rien à voir avec les juifs, puisque l'État d'Israël n'existait pas encore. C'est Arafat qui, en 1988, a récupéré le nom pour désigner la naissance d'Israël en 1948 comme une catastrophe. C'est alors qu'à chaque année se déchaîne à travers le monde, à l'occasion de la naqba, une propagande outrageusement mensongère sur Israël, sa nature «coloniale», les «territoires occupés» et les Palestiniens «victimes d'apartheid». Propagande accompagnée de manifestations téléguidées  par les autorités palestiniennes (Hamas et OLP), le Hezbollah et le gouvernement syrien. Et en Occident, tout le monde (médias et classes politiques) avale cet infect prêt-à-penser et trouve là une belle occasion de cracher sur Israel.
Je me permet de reproduire ci-dessous un autre texte de Guy Millière. Ce grand combattant de la liberté en profite pour démanteler les assises de cette ignoble falsification de l'histoire. Cet article provient de l'excellent blogue DRZZ.


Lundi 16 mai 2011 1 16 /05 /Mai /2011 09:33

L'IMMENSE OBSCÉNITÉ DE LA NAKBA 
Par GUY MILLIÈRE
La propagande palestinienne marche bien. Le mensonge qu’est le discours sur la nakba est partout. Si Dominique Strauss-Kahn ne s’était pas précipité sur une femme de chambre à New York, ruinant ainsi ses chances de devenir Président de la République, on n’aurait parlé que de ça à la télévision française.

Le discours sur la Naqba est en soi, obscène, car il est conçu pour présenter une symétrie avec la Shoah. Six millions de Juifs sont morts dans le plus abominable de tous les crimes contre l’humanité, et les propagandistes palestiniens veulent faire croire en un génocide perpétré contre les « Palestiniens » : Mahmoud Abbas est un négationniste. La naqba est, en soi, un événement négationniste : des gens qui nient la Shoah essaient de présenter un événement qui serait équivalent à la Shoah. Tout en niant un vrai génocide, ils présentent un faux génocide comme s’il était vrai. Cela devrait être suffisant pour disqualifier moralement et sur tout autre plan la clique qui règne à Ramallah.

Le discours sur la naqba est, de fait, une falsification éhontée. Nul n’a demandé aux Arabes vivant sur la terre d’Israël d’organiser des pogroms antijuifs dès les années 1920. Nul ne leur a demandé de suivre les directives d’Amin al Husseini, mufti de Jérusalem, ami personnel d’Hitler et de tous les dignitaires du Troisième Reich, chantre de la « solution finale », fondateur d’une légion Waffen SS musulmane, père spirituel de tous les dirigeants palestiniens.

Nul ne leur a demandé de contribuer à la guerre d’extermination lancée contre Israël dès sa (re)naissance par les pays arabes de la région, et s’ils sont partis au moment où la guerre s’enclenchait, aux fins de ne pas être éclaboussés par le sang juif qu’ils espéraient voir versé, cela n’en fait pas moins d’eux des coupables.

Les Arabes qui n’ont pas pris le parti des exterminationnistes sont citoyens israéliens aujourd’hui, et si nombre d’entre eux crachent sur la démocratie israélienne tout en profitant de ses avantages, ils n’en sont pas moins, disent les derniers sondages, 77% à ne vouloir vivre nulle part ailleurs dans la région et à déclarer qu’ils tiennent à leur nationalité israélienne.

On doit aussi rappeler les faits.

Il n’y a jamais eu d’Etat arabe palestinien. Les Arabes ont été des envahisseurs dans la région, au moment des conquêtes musulmanes. Ils ont été asservis par les Turcs, Seldjoukides, puis Ottomans jusqu’aux lendemains de la Première Guerre Mondiale. Le « Mandat palestinien » confié par la Société des Nations pour créer un foyer national juif s’est trouvé rapidement amputé de quatre-vingt pour cent de sa surface pour créer un Etat arabe palestinien, la Jordanie. Les vingt pour cent restants ont été divisés en deux par décision des Nations Unies en 1948, et cette division prévoyait la création d’un deuxième Etat arabe palestinien à côté d’Israël. Les dirigeants arabes n’ont pas voulu de ce deuxième Etat, ils n’ont pas voulu d’un Etat à côté d’Israël, (re)créé sur dix pour cent seulement du Mandat palestinien : ils ont voulu exterminer. Ils ont échoué. Ils ne méritent que le dégoût. Ces gens sont porteurs d’intolérance, de haine, de désir de meurtre. Ils sont imprégnés du goût du sang. Outre le dégoût, ils méritent le mépris et ne cesseront de le mériter que s’ils montrent concrètement qu’ils ne sont pas méprisables.

On doit ajouter que le deuxième Etat palestinien n’a pas été créé, mais que la Judée-Samarie a été annexée de force par la Jordanie, et Gaza par l’Egypte : pendant toutes les années où a duré l’annexion forcée, nul n’a parlé de naqba. Nul, il est vrai, ne parlait de territoires palestiniens ou de peuple palestinien. Les notions n’avaient pas encore été inventées. Les Arabes vivant en Judée-Samarie et ceux vivant à Gaza n’avaient alors subi aucune catastrophe. Ils n’ont commencé à parler de catastrophe que bien plus tard. La commémoration de la naqba a été instaurée en 1988, par Yasser Arafat, l’homme à la serpillière sur la tête. Pourquoi 1988 ? Parce que le traité de paix entre la Jordanie et Israël avait été signé, et parce que la Jordanie avait laissé la Judée-Samarie pour qu’y soit créé un jour le deuxième Etat palestinien.

On doit noter que les « réfugiés » sont aussi réfugiés que je suis marchand de frites : il leur a été demandé de prouver deux années de résidence sur le territoire d’Israël pour bénéficier de cet intéressant statut. Ils sont, depuis, devenu réfugiés professionnels, financés par les Nations Unies qui ont créé une administration spéciale pour eux, qui les rémunère, et veille à ce qu’ils restent dans l’état de haine frénétique dans lequel elle les a trouvé. Ils sont Palestiniens professionnels. Ils sont, par ailleurs, dans une position étrange pour des gens censés avoir subi un « génocide » : ils sont partis cinq cent mille et ils veulent revenir cinq millions. Chez ces gens-là, on est réfugié de père en fils et de mère en fille et on fait beaucoup de petits réfugiés. On peut acquérir le statut de réfugié par mariage ou par cousinage. Il n’existe nulle autre population sur la planète qui ait bénéficié un jour du statut de réfugié octroyé de cette façon : cherchez ailleurs des réfugiés qui héritent du statut de réfugié, ou des réfugiés par alliance, cherchez des réfugiés sur trois ou quatre générations, vous n’en trouverez pas.

Ces gens ont été maintenus dans leur statut de réfugié grâce à l’administration spéciale des Nations Unies créée exprès pour eux, l’UNWRA. Ils ont été maintenu aussi dans ce statut par les pays arabes qui les ont maintenu dans des « camps de réfugiés » aux fins de les utiliser comme chair à canon et comme otages d’une stratégie qui visait à poursuivre la guerre exterminationniste ratée de 1948-49. Et ils jouent jusqu’à présent le rôle qu’on leur a assigné. Ils sont maintenus dans une situation réelle d’apartheid au Liban et en Jordanie, mais nul ne proteste nulle part contre l’apartheid pratiqué par le Liban et la Jordanie : chez les nouveaux antisémites européens, si on ne peut pas accuser des Juifs et souhaiter leur mort, ce n’est pas intéressant.

La réalité est qu’il y a déjà un Etat palestinien sur quatre vingt pour cent du territoire du Mandat palestinien, la Jordanie. La réalité est que la Jordanie est peuplée à quatre vingt pour cent d’Arabes « palestiniens » : le reste de la population étant composée de bédouins et d’Arabes venus d’Arabie Saoudite avec un roi qui s’est retrouvé là parce qu’il avait été chassé de La Mecque, mais qui est aussi « jordanien » que je suis aztèque.

La réalité est qu’il n’y a pas la moindre légitimité à parler de « peuple palestinien », de « territoires palestiniens », et pas la moindre légitimité non plus à envisager de créer un deuxième Etat palestinien. Les Arabes « palestiniens » n’ont qu’à prendre le pouvoir dans l’Etat palestinien de Jordanie et qu’à le rebaptiser Palestine s’ils y tiennent. Arafat avait d’ailleurs tenté de faire cela voici quarante ans. Cela s’était mal terminé pour l’OLP, mais cela ne change rien à la réalité : le roi de Jordanie règne sur un fragment de terre arabe « palestinienne » tout en opprimant les populations arabes « palestiniennes ».

La réalité est qu’Israël a commis une grave erreur en signant les accords d’Oslo. Ces accords ont toujours été nuls et non avenus. Mais l’accord entre partisans du djihad lent, Autorité Palestinienne, et partisans du djihad rapide, Hamas, montre en soi qu’ils n’ont jamais eu même la valeur du papier sur lequel ils sont imprimés.

La réalité est qu’il n’y aura pas de deuxième Etat palestinien, parce que ce n’est pas nécessaire, et parce que ce n’est pas ce que veulent les dirigeants « palestiniens », qui n’ont cessé de vouloir la destruction d’Israël et l’extermination du peuple juif.

La réalité est que tôt ou tard, Israël devra faire ce qui s’impose : tracer des frontières compatibles avec la sécurité d’Israël, et celles-ci doivent inclure l’essentiel de la Judée-Samarie, qui n’a jamais été terre « palestinienne ».

La réalité est que le monde arabe et une bonne part du monde musulman sont imprégnés d’une pathologie venimeuse et très émétique. Lorsqu’on a affaire à des malades rêvant d’assassinat et de meurtres de masse, à des disciples d’Hitler et d’Eichmann, on les traite comme il se doit : on les met hors d’état de nuire. Cela peut se faire en se séparant d’eux. Cela peut se faire en ripostant s’ils attaquent, et je suis partisan de ripostes très dissuasives, du style « pour une dent, toute la mâchoire ». Les seules ripostes efficaces sont les ripostes très dissuasives, celles qui otent à l’ennemi la volonté de recommencer.

Israël doit se séparer des Arabes de Judée-Samarie et tracer unilatéralement ses frontières. Concéder un Troisième Reich miniature à Mahmoud Abbas me semble en soi une mauvaise idée, mais s’il ne dispose pas de davantage d’armes que la principauté de Monaco, ce sera peut être un mal nécessaire.

Tant que les Arabes de Judée-Samarie se conduiront en animaux sauvages, il faudra les traiter conformément à leur comportement.

La seule façon qu’ils redeviennent des êtres humains dignes d’être traités en êtres humains serait qu’ils soient désintoxiqués. Israël devrait suggérer au monde occidental de contribuer financièrement à la désintoxication, alors qu’aujourd’hui le monde occidental fait l’inverse.

Israël devait sortir de la posture défensive qui est la sienne depuis trop longtemps, rappeler les faits, cesser de se placer sur le terrain de l’ennemi, et ne jamais se faire complice des manœuvres cauteleuses d’Obama, de Sarkozy ou de David Cameron.

La seule naqba, la seule catastrophe, c’est ce que les Arabes palestiniens font de leur propre vie. C’est l’existence de dirigeants répugnants tels que Mahmoud Abbas et les dirigeants du Hamas. C’est la complicité de tant de dirigeants occidentaux. C’est la complicité de tant de journalistes occidentaux.

Et qu’on ne se méprenne pas : je suis pour que les peuples arabes soient délivrés, y compris les Arabes qu’on dit Palestiniens. Je suis pour qu’ils soient délivrés du mensonge, du fanatisme, du racisme antisémite, du désir de meurtre. Je suis pour une délivrance rapide.

Je suis aussi pour que le monde occidental contribue à cette délivrance et sorte de son attitude globale aujourd’hui, qui le rend complice d’une tentative de perpétuer une seconde shoah.

Je suis pour qu’Israël, qui est déjà debout, comprenne plus largement qu’il faut changer d’attitude. Impérativement. Lorsqu’on a affaire à des gens qui parlent comme des assassins, qui agissent comme des assassins, qui pensent comme des assassins, il faut les traiter comme on traite les assassins.

Lorsqu’on a la vérité historique de son côté, on doit affirmer la vérité.

Lorsqu’on a affaire à des menteurs, il faut leur rappeler, poliment, mais fermement, ce qu’est la vérité.

Dois-je l’ajouter ? Ceux qui ont tenté d’envahir Israël le jour de la « naqba » n’étaient pas des civils innocents, mais des gens impliqués dans un acte de guerre. L’armée israélienne a fait preuve de retenue et de sang froid. Ce qui explique quil n’y ait pas eu davantage de victimes.

Des gens imprégnés de haine génocidaire qui tentent d’envahir un pays sont en guerre. Même s’ils n’ont pas d’uniforme. Même s’ils servent volontairement de boucliers humains à ceux qui ont des armes. Servir volontairement de bouclier humain est contribué à l’action de celui dont on est le bouclier.

Reproduction autorisée avec les mentions suivantes et le lien vers cet article :

© Guy Millière pour Drzz.fr

mercredi 11 mai 2011

CHEMIN DE TRAVERSE

L’anéantissement du Bloc et le comportement «banc de ménés», ou moutons de Panurge, tellement peu rationnel, des Québécois en faveur du NPD, obligent le mouvement souverainiste à faire le bon choix d’orientation. Il lui faut une bonne boussole.

Déjà, certains maîtres à penser se sont empressés de conclure que les Québécois ont voté à gauche, alors que le reste du Canada a voté à droite, et que l’option de la souveraineté a été, par le fait même, mise au rancart.

C’est allé un peu vite en affaire. D’abord, quand on analyse les motivations du vote NPD au Québec, on se rend vite compte qu’elles sont plutôt…sans grande consistance. Je ne nie pas qu’il y ait des électeurs qui ont voté NPD avec de fortes convictions de gauche (plusieurs commentaires de ce blogue en témoignent), mais je persiste à dire que le vote de l’immense majorité des Québécois n’est d’aucune façon un vote de gauche. C’est un vote de lassitude, de désabusement, d’écoeurement.

Et maintenant, en regardant les résultats, dont plusieurs, dans certains comtés, sont carrément burlesques, ils se sentent plutôt gênés, comme au lendemain d’une «brosse» quand de mauvais souvenirs de conduite humiliante remontent à la mémoire à travers un brouillard éthylique.

La pire erreur que le mouvement souverainiste pourrait faire, ce serait de fonder sa stratégie à partir du clivage gauche-droite.

Le Canada anglais s’installe à droite, le Québec s’incruste à gauche, misons dons sur cette fracture et efforçons-nous de l’élargir. Telle serait, selon certains, la ligne de conduite qu’il conviendrait de tenir. Une pareille stratégie serait pour les souverainistes et, au premier chef, le PQ, une fausse manœuvre. Parce que ne reposant pas sur une prise en compte adéquate et exhaustive de la réalité politique.

La polarisation idéologique droite-gauche ne ferait que masquer et même évacuer du débat public la Question Nationale.

La mission fondamentale du mouvement souverainiste, ce n’est pas de poursuivre la diabolisation d’un gouvernement canadien de droite et de se cantonner dans des postures de gauche pour marquer sa différence, c’est, au contraire, non seulement de reprendre le combat identitaire, mais de mettre en branle ce que Mathieu Bock-Côté appelle « le démantèlement du multiculturalisme québécois », lui-même un appendice ou une excroissance du multiculturalisme canadien.

Et ce démantèlement ne pourra jamais être pleinement achevé, à mon avis, compte tenu de la nature même de l’opération, que dans un Québec indépendant.

C’est tout simple, je l’ai déjà dit et écrit, il nous faut revenir aux sources du mouvement indépendantiste. « Nous, Québécois et Québécoises, sommes une nation, la plus profondément enracinée du continent. Sur l’immensité de notre territoire, partout nos souvenirs anciens comme notre présence vivante nous rappellent que ce peuple est ici chez lui, dans son foyer ancestral. » Qui a écrit cela? René Lévesque, en 1980.

Or, cette nation est en plein désarroi identitaire. Et l’identité d’un peuple, ce n’est pas seulement sa langue, mais c’est aussi sa culture, ses traditions, son patrimoine, matériel et immatériel, son histoire. Il est évident que toute cette substance identitaire est en voie d’érosion et de dégradation sous les assauts ordonnés du multiculturalisme. Cette idéologie, bien implantée dans les structures de l’État et endossée par une large partie de nos élites, est en train de réussir à nous culpabiliser (nous nous sentons coupables d’être nous-mêmes) et à nous pousser au renoncement à notre héritage historique.

Si nous jugeons indispensable de faire la souveraineté, ce n’est certes pas pour mettre en place des politiques ruineuses écolo-réchauffistes, ni pour faire un virage idiotement pacifiste, ni pour surtaxer les salauds de riches, ni pour se doter d’un État encore plus obèse, ni pour soviétiser encore plus notre système de santé, non, si l’on doit aboutir à l’indépendance, c’est pour entreprendre et mener à terme une nécessaire déconstruction du multiculturalisme qui gangrène depuis des décennies l’État, l’école, l’université, la politique d’immigration, l’intégration des nouveaux venus, la métropole, la culture, la mémoire collective (ce qui en reste).

Plusieurs stratèges souverainistes sont tentés d’amplifier l’affrontement entre un Canada anglais de droite et un Québec de gauche espérant que ça finisse par prendre la forme, d’une part, d’un rejet haineux du Québec et des Québécois (exact contrepied de la grande déclaration d’amour des Canadiens anglais à la veille du référendum de 95) et, d’autre part, par contrecoup, chez les Québécois, d’une telle éruption de dépit et de mauvaise humeur qu’ils aspirent ardemment et massivement à l’indépendance.

On a déjà joué dans un film semblable. C’était à l’époque de l’échec de Meech. Les Québécois étaient tellement en furie d’avoir été dédaignés par le Canada anglais, qu’ils ont majoritairement adhéré à la souveraineté. Dans les sondages! Ce fut un feu de paille. Quelques années plus tard, la colère s’est apaisée et le soutien à la souveraineté est retombé à son niveau antérieur (entre 40 et 45%).

Cette stratégie uniquement fondée sur le ressentiment et l’exécration est donc à rejeter.

L’action, le programme, la stratégie du mouvement souverainiste doivent être axés, à mon humble avis, sur la Restauration Nationale.

Toute nation, en s’inscrivant dans la durée, vit une histoire qui lui est propre. Elle se forge une identité. C’est cette identité qui marque ses œuvres et ses travaux. C’est cette identité qui s’exprime à travers sa langue, sa culture, ses traditions, ses valeurs, son patrimoine, sont art de vivre, sa façon d’occuper le territoire et de bâtir ses lieux d’habitation, son enracinement dans un morceau de la Planète qui devient ainsi une patrie.

Si on oublie cette tâche fondamentale de protection, de promotion et de transmission de toutes ses composantes de notre identité, on ne fait pas seulement fausse route, on renonce à ce qui constitue, depuis ses origines, la raison d’être du projet d’indépendance.

De grâce, ne cédons pas aux flagorneries de ceux (et ils sont nombreux ces temps-ci) qui nous disent que notre progressisme étatiste de gauche fait de nous des être supérieurs, brillants et tellement d’avant-garde, face à des Canadiens anglais obtus, rustres et arriérés. Cultiver cet antagonisme, ce serait, pour les souverainiste, s’engager dans un chemin de traverse qui ne mène nulle part.

Jacques Brassard

dimanche 8 mai 2011

PS II

Vous trouverez dans le dernier commentaire reçu (d’un anonyme évidemment) un prototype exemplaire du catéchisme diabolisant de la gauche écolo-bobo à l’égard de Stephen Harper et son parti.

Il manque certaines choses cependant. On pourrait y ajouter que M. Harper est un tireur fou : il tire sur tout ce qui bouge avec son .12 à pompe; et un misogyne exécrable : les femmes devraient être enfermées au logis et se la boucler. Toute une série de scènes de «Et Dieu Créa Laflaque» le confirme de façon indiscutable!

Mais les pires clichés anti-Harper sont là. Inaction en environnement (Hourrah! Pas de taxe carbone!); collusion État-Capital (n’importe quoi!); inclusion de la morale dans les choix politiques (ça, c’est le lieu commun le plus nocif : l’action de l’État ne doit pas s’appuyer sur des règles morales! L’État doit mariner dans le cloaque du relativisme le plus délétère!); abolition du registre des armes à feu (pour les armes de chasse seulement! On omet de le dire. Excellente mesure!); des politiques anticulture (c’est quoi, ça? En quoi imposer des contraintes budgétaires à Radio-Canada est-il une agression contre la Kuuulture? ); Manque de transparence (Ben voyons! Quand même, il faut bien qu’il tienne secret le complot diabolique qu’il a ficelé pour abolir les élections!).

Ce qui me les broie menu dans cette litanie radotée ad nauseam, c’est cette suffisance de la gauche écolo-bobo devant la droite, toujours infâme, il va sans dire. Cette prétention omniprésente à détenir la vérité. Cette arrogance inentamable devant ceux qui ont l’outrecuidance de ne pas vouloir proclamer l’évangile de la gauche étatiste et gaspilleuse. Cette certitude granitique d’être les seuls dispensateurs de la compassion et de la justice.

Quel caquet insupportable! Jugez-en vous-mêmes! Je le publie à cette fin.

J’en publie un autre, L’auteur, anonyme bien sûr, pense que je vais le flusher. Pas du tout! C’est un si bel échantillon des sentiments si élevés qui illuminent la gauche œcuménique. Quand on observe une rage aussi haineuse chez les suppôts de la go-gôche, on comprend pourquoi le goulag est apparu.

Jacques Brassard

mercredi 4 mai 2011

POST-SCRIPTUM

POST-SCRIPTUM

Je me dois d’ajouter quelques remarques à ma missive, compte tenu des réactions plutôt acerbes et des vives remontrances que certaine m’ont adressées.

D’abord, je tiens à dire que je ne méprise pas le peuple québécois. Mais ça fait un bail que je n’en suis pas fier. C’est un peuple émoussé par des siècles de dépendance. Comment peut-on être fier d’un peuple qui a refusé à deux reprises d’assumer pleinement son destin, ce qui en fait un cas d’exception dans l’univers des nations? Il ne faut jamais oublier que le soir de la victoire de novembre 76, René Lévesque avait proclamé que les Québécois étaient « peut-être quelque chose comme un grand peuple ». L’adverbe « peut-être », qui indique le doute, n’est pas superflu dans la fameuse expression. Lévesque savait bien que l’émancipation nationale n’avait rien d’inéluctable. Et il avait raison.

Certains me traiteront de vieux séparatiste et de nationaliste de l’ancien temps. J’assume. Et je persiste à dire que ce que les Québécois ont fait lundi n’est d’aucune façon admirable ni digne d’éloge. Je n’ai pas de mépris, mais je n’en ai aucune fierté.

Par ailleurs, je dois constater que le processus de diabolisation de Stephen Harper a fonctionné à merveille. Avec la complicité et la complaisance des médias. Et l’efficacité de cette propagande est bien illustrée dans plusieurs des commentaires reçus.

L’opinion d’un anonyme que vous trouverez parmi les commentaires publiés ci-dessous en est la quintessence.

Tout y passe.

« Les avions de chasse » : une armée digne de ce nom ne doit-elle pas pourtant être convenablement équipée? Où est le scandale? À moins de vouloir abolir l’armée. Il faut le dire.

« L’avortement » : est-il donc si arriéré de considérer cet acte comme une faute contre la morale? Bien sûr! C’est légal! Mais ce qui est légal n’est pas toujours moral.

« Des prisons pour juvéniles » : sévir contre les crimes, est-ce si insoutenable?

« Perte du siège au Conseil de Sécurité » : j’en suis fort aise, car, pour y accéder, il a refusé de faire des génuflexions et du lèche-botte devant les régimes dictatoriaux, particulièrement ceux du monde musulman. Bravo! M. Harper!

«Des prix citrons en environnement» : quand on sait d’où viennent ces prix, des sectes intégristes écolos, les recevoir est quasiment un honneur!

« Les sables bitumineux hyperpolluants » : la réputation de pollueur attribuée à cette industrie est excessive et caricaturale. Et on oublie que, sans elle, il y aurait 8,5 milliards de dollars de moins dans le budget du Québec.

Par contre, je reconnais que des dépenses de 1,2 milliard pour la tenue des sommets du G8 et du G20 constituent un dérapage inacceptable.

Je maintiens cependant que Stephen Harper n’est pas un monstre abominable. Il n’a pas d’agenda caché. Avec sa majorité, il va gouverner sans provoquer de calamités. Ce n’est pas un crétin ni un inculte comme certains se plaisent à le décrire. Je vais vous révéler un secret : le Harper de «Et Dieu Créa Laflaque» n’est pas le vrai Harper! C’est une caricature! Ça vous en bouche un coin, n’est-ce pas?

Et son gouvernement commettra sans doute des erreurs et prendra sans doute aussi de mauvaises décisions. C’est le cas de n’importe quel gouvernement, qu’il soit de droite ou de gauche.

Mais il n’y a aura pas de cataclysmes.

Sur le Bloc, maintenant, qui a été pratiquement rayé de la carte. D’abord, je ne veux pas tourner le fer dans la plaie, sachant très bien que la défaite en politique est pénible à encaisser (même si je ne l’ai pas connu personnellement), mais le Bloc n’aurait pas dû renverser le gouvernement. Il n’avait pas de vraies bonnes raisons pour le faire. Le budget? Qui peut me dire les dispositions du budget qui justifiaient un renversement? Je ne m’en souviens même plus!

Et surtout, une fois en élection, il aurait dû sentir la menace NPD et, plutôt que de perdre son temps à diaboliser Harper, il aurait dû diriger son artillerie contre le NPD, son équipe faible et sans racines dans beaucoup de comtés et son programme calamiteux sur le plan des dépenses publiques. Il ne l’a pas fait. Où trop tard. Sans doute hésitait-il aussi à attaquer et à frapper un parti de la famille de gauche. Grosse erreur de stratégie!

Jacques Brassard

mardi 3 mai 2011

MISSIVE À MES COMPATRIOTES

Chers compatriotes,

Je vous avoue que, devant la déferlante NPD, je suis partagé entre le fou rire et la honte.

Car il faut bien l’admettre, c’est d’une irrésistible hilarité que d’assister à l’élection d’une pareille cohorte d’ahuris, de dilettantes et de prête-noms.

Vous en avez fumé du bon, où quoi?

À quoi donc avez-vous pensé? Ne répondez pas! Je le sais : vous n’avez pensé à rien! Vous avez voulu faire un pied de nez à la classe politique. Vous distraire un peu. Vous payer une surprise-partie.

Vous vous ennuyez donc? Vous trouvez l’hiver trop long?

Jean-François Lisée, lui, a diagnostiqué chez vous un goût prononcé de l’évasion. Je veux bien le croire, cet éminent expert, mais la Floride, le Mexique et Cuba, ça ne fait plus l’affaire? Le Sud est devenu soudainement inintéressant en matière d’évasion?

Drôle d’évasion d’ailleurs que celle qui consiste à élire un contingent de plantes vertes et de potiches uniquement pour chasser l’ennui qui vous accable.

Permettez que je vous trouve foutrement désinvoltes et un tantinet irréfléchis.

Alors, je rigole un bon coup!

Mais j’ai honte aussi.

Parce que vous avez voté dans la plus totale ignorance, non seulement de l’identité et de la feuille de route d’une très large proportion des candidats du NPD, mais aussi de la nature et de la vision du parti du «Bon Jack». Ahurissant!

À chaque élection, j’en conviens, il y a toujours un certain nombre d’électeurs qui votent sans rien savoir. Ils jouent à pile où face. Ou ils se laissent guider par une fugace impression où une émotion subite. Mais autant que ça, c’est-à-dire des millions, je reconnais que ça me gêne…un tout petit peu.

Vous avez été frappés d’une soudaine amnésie, où quoi? Avez-vous oublié que le NPD est le parti le plus centralisateur de la scène politique canadienne? Qu’il s’est toujours contrefiché du partage des compétences? Qu’il fut le complice du Parti Libéral du Canada dans la mise au pas constitutionnelle du Québec?

Ça ne vous intéressait pas non plus de savoir qu’un gouvernement NPD aurait mis en branle un programme de dépenses astronomiques, sous prétexte de venir en aide aux démunis et aux familles, aggravant ainsi les déficits et la dette publique, et qu’il aurait alourdi votre fardeau fiscal. Détails anodins, pensez-vous?

Il est vrai que plusieurs parmi vous faites sans doute partie des 40% de Québécois qui ne paient aucun impôt.

Et vous tous qui trouvez que le prix de l’essence est scandaleusement élevé, dites-vous que vous l’avez échappé belle, parce qu’un gouvernement NPD vous aurait «clenchés» avec une très verdoyante taxe carbone!

Vous pouvez vous estimer chanceux de ne pas vous retrouver avec un gouvernement NPD. Vous avez joué avec le feu. Ça aurait pu ne pas être amusant du tout. Et remerciez le Canada anglais d’avoir élu un gouvernement conservateur majoritaire. Si les Canadiens anglais avaient déconné comme vous, nous serions tous aujourd’hui dans un foutu merdier.

Parce que, voyez-vous, ils le connaissent, eux, le NPD. Ils ont eu à le subir à la tête de plusieurs gouvernements provinciaux. En Ontario, ce fut une expérience traumatisante et très coûteuse. Ils n’avaient donc pas le goût de recommencer. Ils doivent aujourd’hui vous regarder comme de drôles de zigotos, des évaporés plutôt cocasses.

Jacques Brassard

lundi 2 mai 2011

DES JOURS SOMBRES À VENIR

Mais où sont-il donc les hérauts visionnaires d'un Printemps Arabe aux couleurs de la liberté et de la démocratie? Eux qui s'exaltaient et qui s'enflammaient devant des «révolutions» grosses d'un monde nouveau fondé sur les droits humains fondamentaux, on ne les voit plus et on ne les entend plus!  Peut-être ont-ils maintenant honte de s'être comportés comme des bonasses myopes?
Ceux qui, comme moi, considéraient que la liberté et la démocratie étaient incompatibles avec l'islam tel qu'il est, étaient stigmatisés comme des rabat-joie hargneux, incapables de humer les effluves bénéfiques du Printemps Arabe.
Quand on fait le tour du monde arabe, il faut bien constater qui ni en Tunisie, ni en Égypte, ni en Lybie, ni au Yémen, ni en Syrie, la démocratie n'a surgi du tumulte.
Partout la misère s'accentue et l'islamisme domine.
Vous trouverez ci-dessous un texte de Guy Millière publié le 1e mai sur le blogue DRZZ.
Guy Millilère (philosophe et économiste) est un des rares intellectuels français proche des néo-conservateurs américains. Le regard lucide qu'il porte sur la présidence Obama, le déclin de l'Europe et les dégâts de l'islamisme m'est d'une grande utilité depuis des années. Les textes, conférences et livres de ce brillant conaisseur de l'Amérique et de ce défenseur acharné d'Israël me sont d'un grand secours pour y voir plus clair dans la réalité toujours compliquée et parfois si déconcertrante de notre époque.
Quant à DRZZ, c'est l'un meilleurs blogues français que je connaisse. Si vous êtes dégoûtés de la Pensée Unique et de la bien-pensance qui écrasent l'univers médiatique traditionnel (ici comme ailleurs), alors, allez faire un tour chez DRZZ.






Dimanche 1 mai 2011 7 01 /05 /Mai /2011 16:58

Monde arabe : le bruit et la fureur ne font que commencer - par Guy Millière







La situation en Egypte ne fait plus les gros titres des journaux. Bashar El Assad continue à massacrer des Syriens par centaines, avec l’aide de gens du Hezbollah, sans grandes conséquences internationales. La guerre civile continue en Libye, avec contributions de la France, du Royaume-Uni, et, de loin, des Etats-Unis. Un changement de régime s’opère dans le tumulte au Yemen. L’Autorité Palestinienne et le Hamas se rapprochent et glissent ensemble vers des positions qui sont celles du Hamas.









J’ai noté, déjà, que l’avantage, partout, allait aux tenants de l’islam radical, que le pays dominant derrière tout cela apparaissait être l’Iran. Un autre pays a de nettes prétentions à domination : la Turquie. Ces deux pays ne sont pas des pays arabes. Ce sont des pays plus développés économiquement que les pays du monde arabe. Si l’Iran et la Turquie sont les pays les plus dangereux dans l’immédiat, il ne faut pas, pour autant se désintéresser de ce qui se passe dans le monde arabe lui-même en son ensemble. Une Turquie échappant à l’emprise islamiste pourrait renouer avec la modernité. Il en va de même pour l’Iran.









La situation globale dans laquelle se trouve le monde arabe est plus complexe. Pour l’essentiel, le monde arabe reste extérieur à la modernité.









Le monde arabe est une zone du monde qui est enlisée depuis des siècles dans une inertie et une décrépitude qui se poursuivent et atteignent en ce moment leur point de rupture.







L’islam est né en terre arabe, mais est passé sous la coupe de musulmans non arabes dès 1055, lorsque le califat Abbasside est pris en main par les Turcs Seldjoukides, auxquels succéderont, un siècle et demi plus tard, les Ottomans. Jusqu’au vingtième siècle, les peuples arabes ne seront plus maîtres de leur destin. On y cultivera la nostalgie d’un âge d’or révolu à faire renaître, un sentiment d’humiliation et de frustration qui s’accentuera encore lorsque les Ottomans seront remplacés par des colonisateurs européens. C’est dans le monde arabe que naîtra l’intégrisme, avec l’enseignement de Muhammad ibn Abd al-Wahhab au dix-huitième siècle. Les autres formes d’intégrisme musulman viendront plus tard.









Lorsque l’empire ottoman sera démantelé, des pays arabes naîtront, dans des frontières découpées par les puissances européennes. Lorsque la décolonisation s’opèrera, trente à quarante années plus tard, les anciennes colonies deviendront des pays, dans les frontières dessinées par les anciens colonisateurs. Les seuls régimes politiques à avoir pris forme en ces deux phases furent des monarchies et des dictatures.









Les monarchies ont été, ou sont presque toutes, relativement artificielles. La dynastie au pouvoir en Jordanie était celle au pouvoir en Arabie avant que l’Arabie soit cédée au clan Saoud : la population de Jordanie est à quatre-vingt pour cent arabe palestinienne. Le roi Farouk Premier, en Egypte, renversé en 1952, était en réalité le descendant d’une lignée de wali, dirigeants de province ottomane, née avec Méhémet Ali. La dynastie la plus solide est celle existant au Maroc où le roi vient d’une lignée de sultans en place depuis trois siècles. Les rois arabes tirent leur prétention à légitimité du fait qu’ils sont censés descendre de Mahomet.









Les dictatures sont toutes issues d’une forme ou une autre du nationalisme arabe, né dans les années 1920-1930, qui fut et reste très imprégné des doctrines fascistes et national socialistes.









Un fonctionnement démocratique n’a existé dans le monde arabe que de façon très brève, ici ou là, et de façon très limitée : la seule exception ayant été le Liban, qui a été une exception surtout parce que la population y était majoritairement chrétienne, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.









Les dictatures arabes et le nationalisme arabe ayant échoué, toutes les dictatures arabes sont menacées par le virus intégriste.









Les monarchies elles-mêmes sont en position chancelante et menacées par le même virus.









L’idée même de démocratie est une idée essentiellement étrangère à la culture arabe, jusqu’à ce jour. L’idée que le peuple peut disposer de la liberté de choisir est une idée qui reste essentiellement absente, comme dans l’ensemble du monde musulman, mais plus encore qu’ailleurs dans le monde musulman, en raison de l’idée d’ "âge d’or" à retrouver, de la nostalgie et de la frustration.









L’idée que le pouvoir vient d’Allah est toujours omniprésente.









Elle se trouve ébranlée, dans les monarchies, par la fréquente artificialité de celles-ci. Le monarque doit s’appuyer, en général, sur un clan, et s’il ne parvient plus à rétribuer celui-ci, des fissures et des dissensions apparaissent, et le virus peut se propager.









Dans les dictatures, l’idée subsiste, mais voit se superposer à elle la résignation au pouvoir d’un homme fort et brutal. Tout en se réclamant d’un nationalisme arabe, cet homme fort et brutal s’appuie lui-même sur un clan, ou sur des tribus ralliées à lui. S’il n’arrive plus à rétribuer efficacement le clan et les tribus ralliées, la contestation peu surgir, et le virus se propager là aussi.









L’alternative aux monarchies et aux dictatures est l’anarchie, l’émeute, l’islamisme, l’idée de djihad et, parfois, la concrétisation de celle-ci. Pas la démocratie libérale.





Ni les monarchies ni les dictatures n’étant à même d’impulser le moindre dynamisme, ni les unes ni les autres n’étant compatibles avec un plein exercice de la liberté de parole et de la liberté d’entreprendre sans lesquelles le développement est impossible, on peut raisonnablement penser que le pire est à venir.









Les pays du monde arabe qui sont riches le sont en raison du fait qu’on y produit des matières premières. Ils sont pauvres lorsqu’on n’y produit pas de matières premières.









Aucun pays arabe ne dispose d’industries de transformation, ou seulement de manière embryonnaire.









La possibilité de vivre de la rente fournie par les matières premières, là où elles existent, s’épuise et, en raison de la démographie, se trouve face à une situation où les sommes à redistribuer se font, par tête d’habitant, moins importantes.









Là où les matières premières n’existent pas, la pauvreté s’accroît jusqu’à l’intolérable.









La substitution d’une perfusion financière occidentale devient de plus en plus difficile à envisager et la perfusion ne peut remplacer le manque d’industries.









Les émeutes qui ont eu lieu et ont encore lieu n’ont pas été et ne sont pas des révolutions. Elles peuvent déboucher sur des coups d’Etat, sur le maintien du pouvoir en place, au prix du sang. Des élections peuvent être organisées ici ou là : elles déboucheront sur un pouvoir plus islamique ou plus nationaliste radical, mais sur rien d’autre.









Le fondement du mécontentement, l’étincelle qui partout a mis le feu au poudre, n’a pas été un soudain désir de liberté, comme on l’a dit parfois, mais la hausse des prix de l’alimentation, la faim, le désespoir, la frustration.









Sans développement économique, les mêmes causes reproduiront tôt ou tard les mêmes effets. Or les possibilités de développement économique sont quasiment nulles.









Le point de rupture est atteint, disais-je. Le bruit et la fureur ne font très vraisemblablement que commencer.









Ce qui s’opère est la phase finale d’un effondrement du monde arabe. Cette phase finale pourra durer des décennies.









Pendant ces décennies, le monde occidental devra être vigilant et lucide : les chances d’une démocratisation conduisant à la liberté de parole et d’entreprise sont absentes. Les réactions de rage sont plus vraisemblables. La volonté de trouver des boucs émissaires restera forte : ceux-ci pourront être le détenteur du pouvoir en place, de nouveau Israël, l’Amérique, l’Occident.









Les incitations et la dissuasion seront les meilleurs leviers disponibles pour Israël, l’Europe, l’Amérique. Inciter à des attitudes amicales, et, en ce cas, récompenser et assister. Dissuader fermement toute attitude hostile. Renverser un régime très hostile et très dangereux.









En ce cadre, le changement de régime en Irak faisait sens. L’action menée contre Kadhafi en Libye est, elle, insensée.









Une action en Syrie ferait davantage sens que l’action en Libye, mais serait très risquée, et pourrait embraser toute la région, sauf si elle était rapide et très ciblée.









La création d’un deuxième Etat palestinien, venant s’ajouter au royaume palestinien de Jordanie, serait bien davantage qu’insensée, et ne pourrait faire sens que pour qui veut détruire Israël.









Dans le cadre que j’ai dessiné, l’attitude de l’Europe en général est absurde, dangereuse, voire suicidaire. L’Europe ne pratique pas les incitations à l’amitié. Elle ne dissuade pas les attitudes hostiles. Elle n’a ni les moyens ni la volonté de renverser des régimes hostiles et dangereux. Elle apaise servilement ses ennemis, démontre son impuissance en général, n’agit que là où elle a l’approbation du monde islamique, et se révèle prête à sacrifier ses amis.









L’attitude des Etats-Unis était davantage porteuse de lucidité jusqu’à une période récente : il y avait eu, certes, les calamiteuses années Carter. Aujourd’hui, nous sommes dans les années Obama. Une présidence des Etats-Unis désastreuse coïncide avec la phase finale de l’effondrement du monde arabe. Jamais la situation n’a été plus lourde de périls majeurs.









Israël, dois-je le dire, ne peut et ne doit, en ce contexte, strictement rien céder.









Guy Millière



Reproduction autorisée avec la mention Drzz.fr